Smara: L'attaque surprise du Polisario dans un contexte de tensions internes algériennes...
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L’attaque récente du Polisario contre Smara, au Sahara marocain, s’inscrit dans un contexte de profondes divisions au sein de la hiérarchie militaire algérienne, qui influencent directement la politique de l’État algérien. Ces tensions internes, marquées par des rivalités stratégiques, se répercutent sur la stratégie algéro-polisarienne face au Maroc.
Cette offensive, ciblant notamment une base de la MINURSO et le petit aéroport de Smara, traduit une volonté de certains secteurs de l’armée algérienne, soutenant le Polisario, de défier la communauté internationale et de contrer la pression diplomatique américaine, notamment le projet de loi au Congrès visant à classer le Polisario comme organisation terroriste. Ce geste reflète aussi sans doute un désaccord au sein de l’alliance algéro-polisarienne, exacerbée par la demande du chef d’état-major algérien, Said Chengriha, de restituer les armes iraniennes fournies au Polisario, signe d’un changement probable de cap sous pression internationale.
Le Polisario, dépendant des autorités algériennes pour ses actions, illustre par cette attaque les fractures dans la hiérarchie militaire algérienne. Plusieurs courants s’opposent : certains prônent un rapprochement avec la France, d’autres maintiennent la relation historique avec la Russie, tandis que d’autres encore cherchent à ménager les États-Unis. Ces divergences sont amplifiées par les enjeux géopolitiques régionaux, notamment la guerre en Ukraine, et par le rapprochement du Maroc avec les pays du Sahel, qui exaspère certains membres de l’état-major.
Par ailleurs, la concentration des pouvoirs militaires, politiques, économiques et diplomatiques entre les mains du général Chengriha alimente les tensions avec la présidence civile. Le président Tebboune, bien que formellement chef de l’État, voit son autorité contestée, comme l’a montré la rencontre privée avec Emmanuel Macron, tenue sans consultation préalable de l’état-major, provoquant un refroidissement des relations au sommet avant que le ‘président’ ne soit recadré.
Ces conflits internes influencent directement la gestion du dossier du Sahara. L’attaque du Polisario apparaît comme une expression des luttes de pouvoir : certains officiers favorisent une posture agressive pour préserver leur influence, tandis que d’autres privilégient la prudence face aux risques d’isolement diplomatique et de sanctions.
L’intégration croissante des militaires dans l’administration civile, renforcée par un récent décret présidentiel, illustre la volonté de l’état-major de contrôler tous les leviers du pouvoir, accentuant la politisation de l’armée et les tensions internes.
Enfin, le fait que l’attaque n’ait pas atteint ses objectifs majeurs, semble délibéré, constituant une sorte de « signature » avec des roquettes iraniennes. Ce geste peut aussi être perçu comme un signe de désespoir d’un mouvement diplomatiquement isolé et un indicateur des divisions au sommet militaire, certains cherchant à montrer qu’un changement de pouvoir pourrait ouvrir d’autres options régionales.
Cette opération, loin d’être unanime, fragilise la position d’Alger et renforce les arguments de figures comme Joe Wilson et Jimmy Panetta.
Soulignant que les grandes décisions nationales s’inscrivent dans un contexte de rivalités internes au sein de l’institution militaire, pilier du pouvoir en Algérie, personne ne peut croire que la décision de lancer des roquettes contre le Maroc ait été prise dans un conclave unanime.
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Rabat : conférence sur les droits humains dans le sport
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Le Conseil de l'Europe, en collaboration avec le Ministère de l’Enseignement Préscolaire et des Sports, et avec l’appui de l’ambassade de Suisse auprès du Royaume, a organisé à Rabat les 23 et 24 juin derniers une conférence consacrée aux Droits Humains dans le Sport. Ont été conviés l'ensemble des départements et administrations concernés, le mouvement sportif national, ainsi que des chercheurs spécialisés dans le domaine.
Ce choix de date n’est pas fortuit : nous sommes à quelques mois de la Coupe d'Afrique des Nations 2025, et quelques années de la Coupe du Monde de football que co-organiseront le Maroc, l’Espagne et le Portugal. Ces événements sportifs majeurs imposent au Royaume de renforcer et de mettre à jour son cadre juridique et institutionnel en matière de droits humains dans le sport.
Pour le Conseil de l’Europe, le sport n’est pas seulement une activité physique et sociale essentielle, c'est aussi un vecteur fondamental des droits humains, incarnant des valeurs telles que le respect, la non-discrimination, la solidarité et la justice. Pour protéger et promouvoir ces droits, il s’appuie sur plusieurs conventions clés: la Convention de Macolin, celle sur le dopage et celle de Saint-Denis. Ces instruments juridiques constituent la pierre angulaire de son engagement pour un sport éthique, sûr et inclusif.
Le Maroc a signé la Convention de Macolin. Elle est en attente de ratification. Il a également adhéré aux dispositions de la Convention sur le dopage, mais demeure observateur pour ce qui est de la Convention de Saint-Denis.
La conférence a permis donc d’aborder ces différents cadres juridiques, de les expliciter davantage mais également de faire le point sur les avancées du Royaume dans ces domaines.
Après la partie officielle et les interventions des départements du Ministère de l'Education Nationale du Préscolaire et des Sports, du Ministère de la Justice, du Ministère Public, celle du représentant de la Fédération Royale Marocaine de football, de l'ambassadeur de Suisse à Rabat et celle de la Cheffe du Bureau du Conseil de l'Europe à Rabat, plusieurs experts se sont succédé pour expliciter davantage la thématique:
Pr. Younes Lazrak Hassouni pour ce qui est du cadre juridique marocain relatif aux droits humains dans le sport.
Dr Fatima Abouali, présidente de l’Agence Marocaine Antidopage a parlé de l’engagement de l'AMAD pour le respect des droits humains. La Convention sur le dopage de 1989, complétée en 2002, cherche à préserver la santé et l’équité sportive en éradiquant le dopage, considéré comme une violation de l’éthique sportive et une menace pour la santé des sportifs. Elle soutient le droit fondamental à un sport sain, équitable, garantissant la dignité des pratiquants.
M. Younes El Mechrafi, Directeur Général de la Marocaine des Jeux et des Sports, a traité de la lutte contre le développement des paris illégaux au vu de la Convention Macolin, adoptée en 2014 et visant à renforcer la coordination nationale et la coopération internationale pour prévenir et combattre la manipulation des compétitions sportives, qu’elle soit liée à des activités criminelles ou aux paris sportifs. Elle protège l’intégrité du sport, garantissant un environnement équitable pour athlètes et spectateurs, un aspect essentiel des droits humains dans le sport.
Les interventions marocaines ont été suivies par celles des experts du Conseil de l’Europe :
Mme Elena Caser, de la Division Sports, a exposé les axes prioritaires du Conseil pour la préservation de l’intégrité du sport.
M. Nicolas Sayde a détaillé la mise en œuvre de la Convention de Macolin pour lutter contre la manipulation des compétitions sportives, recourant à des exemples concrets.
Mme Marie Françoise Glatz, secrétaire de la Convention de Saint-Denis, a présenté les principes et normes de cette convention, soulignant son approche intégrée et pluri-institutionnelle pour la gestion sécurisée des manifestations sportives.
M. Paulo Gomes, chef de l’Unité de la Convention, a insisté sur la valeur ajoutée de cette convention pour le Maroc, notamment en termes de cadre juridique renforcé et de sécurisation des grands événements sportifs à venir.
L'Objectif était clair : convaincre le Maroc à adhérer pleinement à la Convention de Saint-Denis. Cette convention est à ce jour le seul instrument international contraignant qui établit une approche intégrée pour assurer la sécurité, la sûreté et la qualité des services lors des manifestations sportives. Elle favorise une coopération étroite entre acteurs publics, privés et supporters pour créer des événements sportifs accueillants, sûrs et respectueux des droits humains, notamment en matière de lutte contre la violence, contre le racisme et la discrimination.
Cette dernière convention a suscité de nombreux débats, notamment parmi les représentants du Ministère de la Justice, du Ministère Public et de la Délégation Générale de la Sûreté Nationale, d’autant plus que le Maroc prépare actuellement son arsenal juridique pour l’accueil de la CAN et de la Coupe du Monde, conformément aux exigences des différents cahiers des charges.
Au-delà des conventions internationales, le Maroc est l’un des rares pays au monde à avoir inscrit le sport et l’activité physique dans sa Constitution. Il en fait un droit pour le citoyen et une obligation pour l'Etat. L’activité physique constitue le premier pilier de tout système de santé global, tant physique que mental. Le sport, quant à lui, joue un rôle crucial par ses dimensions ludiques, sociales, politiques et géopolitiques. C’est également un secteur économique important, contribuant significativement au PIB, directement ou indirectement.
Le Royaume dispose d’un cadre normatif solide: La loi n° 30-09 relative à l’éducation physique et aux sports, la loi n° 84-12 relative à l’organisation des activités sportives, la loi n° 09-09 contre la violence dans les stades et la loi n° 97-12 pour la lutte antidopage, encadrant contrôles et sanctions. Ces lois sont complétées par le décret n° 2-10-628 de 2011 relatif à la loi 30-09.
Ce dispositif assez complet entend faire du sport un espace de respect, d’équité et de solidarité, en phase avec les valeurs universelles des droits humains.
La bonne organisation des manifestations sportives, la lutte contre le dopage et la lutte contre la violence forment un triptyque fondamental garantissant l’intégrité, la santé, la sécurité et le respect des droits fondamentaux dans le sport.
Cette vision intégrée place le sport au cœur des politiques publiques de promotion des droits humains, en en faisant un levier puissant pour une société plus juste, inclusive et solidaire.
La tenue de cette conférence à Rabat confirme la volonté du Royaume de se conformer aux normes internationales les plus exigeantes dans ce domaine, et témoigne de son ouverture à la coopération avec ses partenaires, notamment l’Union Européenne et ses instances dédiées.
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Neutralité ambiguë de la Mauritanie sur le conflit du Sahara occidental
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Le Ministre mauritanien de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du Gouvernement, El Houssein Ould Meddou, s'est récemment exprimé sur France 24 au sujet de la position de la Mauritanie concernant le conflit dit du Sahara occidental. Visiblement mal à l’aise, au point de donner l’impression d’être surpris par la question du journaliste, il semblait balbutier en affirmant que la Mauritanie adopte une politique de neutralité, tout en avançant un concept nouveau : celui de « neutralité positive et active » dans ce dossier.
Très maladroitement, il résuma la question à une affaire entre le Maroc et ce qu’il appela « le Sahara », sans préciser de qui il s’agit véritablement. Il s’enlisa davantage lorsqu’il affirma que son pays ne se limite pas à une posture passive, mais est engagé dans une volonté sincère de contribuer à une solution politique équitable, au service de la stabilité régionale et des intérêts de toutes les parties impliquées. Là encore, aucune précision sur ce que, selon lui, sont ces parties impliquées. Inclut-il son propre pays ou non ? On n’est pas loin de la contradiction avec ses premières affirmations.
Selon le Ministre, cette neutralité se traduit notamment par la disposition de la Mauritanie à jouer un rôle central dans la facilitation du dialogue entre les acteurs du conflit, en favorisant un climat de confiance et en dépassant le blocage politique. Il semblait cependant ne pas avoir lu attentivement les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007.
Le ministre a montré davantage d’agacement lorsque le journaliste l’a interrogé sur la fermeture de Lebriga, poste-frontière entre la Mauritanie et l’Algérie. Il donna l’impression de ne pas être au courant de cette fermeture, ce qui est étonnant, alors que cette décision avait suscité une grande controverse et des réactions virulentes des séparatistes à l’égard de son propre pays et de son gouvernement. Après quelques hésitations, il enchaîna avec beaucoup d’amateurisme en affirmant que, concernant la sécurité, la décision récente de la Mauritanie de fermer le passage de Lebriga, à la frontière avec l’Algérie, est une mesure prise pour des raisons de sécurité intérieure, visant à contrôler les passages et à protéger la souveraineté nationale. Son effort pour se rattraper l’enlisa davantage. Pour lui, cette décision n’a aucune portée politique et ne cible aucune partie en particulier, mais répond à une démarche étatique visant à sécuriser les frontières. Étonnant.
Le ministre mauritanien a donc expressément réduit le conflit dit du Sahara occidental à une simple affaire entre le Maroc et ce qu’il appela « le Sahara ». Mesurait-il à ce moment-là les répercussions politiques sensibles qu’il provoquait ? En effet, cette position a été perçue comme un soutien indirect à la version algérienne du conflit. L’Algérie a réagi rapidement en invitant officiellement le ministre et en lui accordant de nombreux honneurs. Cette réplique instantanée algérienne ne peut être interprétée que comme une récompense pour la prise de position hasardeuse du ministre.
Il se met ainsi dans une situation où il se contredit lui-même. La « neutralité positive » dont il a parlé devient limpide : c’est en fait un alignement sur la position algérienne.
Cette situation a mis mal à l’aise le gouvernement mauritanien et la présidence, qui n’ont pas officiellement soutenu les propos du ministre. Plusieurs membres du gouvernement ont exprimé leur gêne face à cette déclaration, soulignant qu’elle ne reflète pas la position officielle de la Mauritanie.
Par ailleurs, dans la société civile mauritanienne, des voix critiques se sont élevées, dénonçant notamment l’ignorance apparente du ministre sur des questions sensibles, notamment celle des frontières avec l’Algérie. Lors de l’interview, le journaliste a d’ailleurs remarqué que le ministre semblait mal informé sur ce sujet, ce qui a accentué le malaise autour de ses propos.
Du côté marocain, la réaction aux propos du porte-parole du gouvernement mauritanien a été très mesurée, voire inexistante officiellement. Le Maroc, comme à son habitude, a choisi de ne pas s’exprimer publiquement en réponse à cette déclaration, probablement considérant que le ministre mauritanien n’est qu’un acteur marginal, ne faisant pas partie de la véritable sphère dirigeante de la Mauritanie. Ce silence peut être interprété comme une stratégie visant à ne pas accorder d’importance à ces propos, afin de ne pas alimenter une polémique inutile et de ne pas gêner outre mesure les véritables dirigeants mauritaniens.
Il faut préciser que cet entretien a eu lieu avant les récentes frappes du Polisario à proximité de Smara, à quelques encablures des positions de la Minurso, qui s’en est plainte officiellement. Les mercenaires ont opéré en passant par le territoire mauritanien, où ils ont été neutralisés par les Forces armées royales.
La déclaration maladroite du prétendu porte-parole a créé une tension diplomatique implicite, révélant des divergences internes en Mauritanie et illustrant les complexités régionales autour du conflit dit du Sahara occidental, où chaque prise de position est scrutée et peut avoir des conséquences diplomatiques importantes, sans toutefois gêner l’évolution historique inéluctable et confirmée : celle de l’avancée et de la consolidation de la solution proposée par le Maroc, confortée par la reconnaissance de la marocanité des territoires en question par la quasi-totalité des pays qui comptent, et bien d’autres encore.
Le ministre, par sa posture, a donc fait fi des derniers développements, notamment de l’introduction bipartisane au Congrès américain du « Polisario Front Terrorist Designation Act », qu’un dirigeant politique dans sa position ne pouvait pas ignorer.
Il a simplement mis hors jeu son pays, pourtant directement impacté depuis près d'un demi siècle.
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Le Congrès américain s’apprête à qualifier le Front Polisario d’organisation terroriste
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Chose promise, chose due.
Comme il l’avait déjà annoncé il y a quelques semaines, Joe Wilson, sénateur républicain représentant la Caroline du Sud, vient de déposer une proposition de loi bipartisane à la Chambre des représentants des États-Unis visant à qualifier le Front Polisario d’organisation terroriste étrangère. Cette proposition est bipartisane car elle est également signée et proposée par le sénateur démocrate californien Jimmy Panetta.
Ce projet, intitulé « Polisario Front Terrorist Designation Act », vise à inscrire le Polisario sur la liste américaine des organisations terroristes. L’inscription sur cette liste noire entraîne automatiquement des sanctions sévères, telles que l’interdiction de tout soutien matériel ou financier, le gel des avoirs sous juridiction américaine, ainsi que l’interdiction d’entrée aux États-Unis pour les membres de l’organisation. Par ricochet, le vote de ce projet aura également un impact direct et significatif sur le pays hôte du Polisario et sur ses soutiens éventuels.
Le contenu du projet de loi est simple et clair. Le Polisario y est décrit comme une milice marxiste soutenue par l’Iran, le Hezbollah et la Russie. Il est affirmé que cette milice déstabilise la région du Sahara occidental et menace la sécurité du Royaume du Maroc, allié historique indéfectible des États-Unis.
Le projet met également en avant des liens présumés entre le Polisario et des groupes extrémistes dans le Sahel, tout en mentionnant des accusations graves de violations des droits humains commises par la milice.
Les sénateurs auraient pu enrichir le texte en rappelant la genèse du mouvement, notamment le soutien de Cuba et la générosité de Kadhafi à son égard pendant des décennies. Cela sera probablement évoqué lors des débats.
Dans le contexte géopolitique actuel, le Polisario est perçu comme un proxy iranien hostile à la stabilité régionale, notamment par son implication dans des réseaux de contrebande et d’activités terroristes dans la région, des faits parfaitement documentés. Le texte cherche donc à reconnaître officiellement le Polisario comme une entité terroriste, ce qui permettrait, outre les sanctions internationales, de renforcer la coopération sécuritaire contre ce mouvement séparatiste.
L’initiative a de très fortes chances d’aboutir après avoir bien évidemment satisfait à toutes les étapes et procédures nécessaires.
Le projet de loi a été déposé le 24 juin 2025 et est actuellement en cours d’examen par les comités des Affaires étrangères et de la Justice de la Chambre des représentants.
Le processus législatif américain comporte plusieurs étapes : examen et approbation en commission, vote à la Chambre des représentants, passage au Sénat, puis signature par le président des États-Unis.
La durée exacte du processus est variable, mais on attend généralement que l’examen en commission prenne plusieurs semaines, voire quelques mois, suivi des votes en session plénière. Le texte semble toutefois bénéficier d’un fort soutien, puisqu’il porte la signature d’un démocrate et d’un républicain, ce qui élimine tout clivage partisan à ce niveau. Il pourrait être adopté dans les mois à venir, même si rien ne garantit une évolution rapide ou certaine, car des débats politiques et géopolitiques pourraient influencer le calendrier.
L’adoption de cette loi marquerait une inflexion historique dans la politique américaine sur le Sahara occidental, avec des implications diplomatiques et sécuritaires importantes. Les États-Unis, ayant déjà officiellement reconnu la marocanité des provinces concernées, renforceraient ainsi leur position et entraîneraient dans leur sillage un soutien accru au Maroc. La résolution du conflit artificiel, qui dure depuis un demi-siècle, autour des provinces du sud du Royaume n’a jamais été aussi proche.
La majorité républicaine contrôle à la fois la Chambre des représentants et le Sénat, avec 218 sièges sur 435 à la Chambre et 53 sur 100 au Sénat, ce qui faciliterait le passage de la loi. D’autant plus que les républicains sont très disciplinés et soutiennent fortement cette initiative, notamment en raison de leur loyauté envers Donald Trump et du soutien affiché du secrétaire d’État Marco Rubio, proche des positions marocaines. La proposition de loi déposée par les sénateurs Joe Wilson et Jimmy Panetta a donc de fortes chances d’aboutir rapidement. Le texte bénéficie d’un soutien bipartisan, ce qui augmente ses chances d’adoption sans obstacle majeur.
Le contexte géopolitique, renforcé par les rapports récents des Think Tanks américains Heritage Foundation et Hudson Institute démontrant le caractère terroriste du Polisario et ses liens avec l’Iran et d’autres acteurs hostiles, légitime politiquement cette proposition. Le projet de loi bipartisan visant à qualifier le Polisario d’organisation terroriste trouve ainsi toute sa raison d’être au vu des liens avérés avec des acteurs hostiles aux intérêts américains et marocains, ainsi que de ses activités déstabilisatrices dans la région.
Une fois la loi adoptée par les deux chambres, le président dispose de dix jours pour la signer, ce qui peut accélérer sa promulgation si l’exécutif y est favorable, ce qui ne semble pas faire de doute.
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Conseil des Droits de l’Homme: Soutien international à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, camouflet pour les séparatistes...
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À l'entame des travaux de la 59e session ordinaire du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies, qui se tient à Genève, au Palais des Nations, du 16 juin au 9 juillet 2025, l'ambassadeur marocain Omar Zniber a prononcé une déclaration solennelle au nom d’une quarantaine de pays, réaffirmant leur soutien à la souveraineté pleine et entière du Maroc sur ses provinces du Sud. L'ambassadeur a hardiment insisté sur le fait que le Maroc entretient depuis des années une coopération « constructive, volontaire et profonde » avec le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH), œuvrant sans relâche à la promotion et au respect des droits humains sur l’ensemble de son territoire, y compris, bien évidemment, dans les dites provinces. Zniber ne s'est pas privé de souligner, au nom du collectif, que le Conseil de Sécurité de l’ONU a toujours salué dans ses résolutions le rôle clé des commissions nationales et régionales des droits de l’homme à Dakhla et Laâyoune, ainsi que la collaboration transparente et efficiente du Royaume avec les mécanismes et procédures spéciales du HCDH. L'ambassadeur a par ailleurs mis en avant l’ouverture récente de multiples consulats généraux à Laâyoune et Dakhla, qualifiant cette dynamique de « levier essentiel » pour stimuler la coopération économique, les investissements et le développement local au bénéfice des populations, contribuant ainsi au développement régional et continental. Il ne mâcha point ses mots en rappelant que la question du Sahara dit occidental relève exclusivement du Conseil de Sécurité, celui-ci reconnaissant sans ambiguïté la pertinence et la crédibilité du plan d’autonomie marocain présenté en 2007 ; plan que le CS admet être une solution sérieuse et pragmatique au différend artificiel, héritage de temps révolus. Au nom du même groupe, l'ambassadeur a exprimé son soutien sans réserve aux efforts onusiens visant à relancer le processus politique dans le cadre des tables rondes de Genève et conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2756 du 31 octobre 2024. Cette résolution, faut-il le rappeler, prône une solution politique réaliste, pragmatique et durable fondée sur le compromis.
Enfin, l'ambassadeur Zniber n'a pas manqué d'insister sur le fait que la résolution de ce différend contribuera « indéniablement à répondre aux aspirations légitimes des peuples de la région en matière d’intégration et de développement », une vision que le Maroc s’efforce de concrétiser par ses efforts sincères et continus.
Cette intervention pertinente intervient alors que le Conseil Mondial des Droits de l’Homme, ainsi que le Conseil de Sécurité des Nations Unies, ont récemment traité la question du Sahara dit occidental dans un contexte marqué par la nervosité et l'incohérence des séparatistes et de leur sponsor.
Le Conseil de Sécurité avait prorogé le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2025, soulignant l’importance de poursuivre les négociations sous l’égide de l’ONU.
La résolution 2756 avait été adoptée, il faut bien le relever, par 12 voix, 2 abstentions et aucune voix contre. Le CS y insiste sur une solution politique « réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable », basée sur le compromis. Le texte soutient l’action du Secrétaire général et de son envoyé personnel pour faciliter les négociations. Il encourage aussi la coopération avec le HCDH pour améliorer la situation des droits humains, tout en n'accordant aucune attention et en rejetant de fond en comble les amendements proposés par l’Algérie, visant à élargir le mandat de la MINURSO pour "recenser les violations des droits humains".
Toutes les résolutions et rapports récents du Conseil de Sécurité tendent à reconnaître l’initiative marocaine d’autonomie comme une solution sérieuse et crédible et ont fortement insisté sur la nécessité d’inclure l’Algérie dans les tables rondes, montrant et confirmant le rôle essentiel de celle-ci dans le différend qu'elle s'emploie à faire vivre par n'importe quel moyen. Cette orientation est perçue comme favorable au Maroc, qui bénéficie d’un soutien international croissant, notamment avec l’ouverture de nombreux consulats dans les deux grandes villes des provinces concernées et bien évidemment avec l'appui de 3 membres permanents du CS et de plus de 116 autres pays.
Paradoxalement, de prétendus défenseurs sahraouis des droits de l’homme ont osé l'exercice périlleux de témoigner devant le Comité spécial de la Décolonisation de l’ONU (C-24), parlant de graves violations commises par les forces marocaines, violations dont ils semblent être les seuls au courant. Ils ont dénoncé des exactions qualifiées de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, rien que cela. Dans des excès de langage ridicules auxquels l'assistance ne prêta point attention, ils ont parlé de répression systémique, de harcèlement et de marginalisation des militants sahraouis. Sans doute, ils avaient à l'esprit ce qui se passe dans les camps de Tindouf. Malgré l'indifférence de l'assistance qui ne les a jamais pris au sérieux, les pseudo-défenseurs ont appelé à la mise en place urgente d’un mécanisme onusien de surveillance et de protection des droits humains dans la région.
À court d'arguments et de propositions constructives, l'Algérie leur fait ressasser des éléments de langage auxquels ils sont les seuls à croire, et encore.
Le Front Polisario, dans son délire, va jusqu'à considérer la candidature du Maroc à la présidence du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU comme un affront, parlant d’illégalité et d'occupation marocaine du Sahara occidental.
Ces tribulations vont évidemment rester sans suite ni effet, sinon celui de tromper le peuple algérien pour lui faire avaler multiples couleuvres et budgets énormes dilapidés pour une cause dont il ne profite pas ; des sommes colossales englouties dans une affaire perdue en fait depuis 1976. Le Polisario et les soi-disant pétitionnaires avaient aussi pour but de mettre un peu de baume sur les cœurs blessés des séquestrés de Tindouf, leur faisant croire qu'ils vivent dans un meilleur monde que celui de l'autre côté de la frontière.
Le Conseil Mondial des Droits de l’Homme et le Conseil de Sécurité de l’ONU ont en fait adopté des textes on ne peut plus clairs qui, tout en reconnaissant la nécessité d’une solution politique, penchent en faveur de la thèse marocaine, notamment par la reconnaissance de son initiative d’autonomie et le maintien d’un cadre de négociation incluant l’Algérie. Ces décisions et résolutions sont toutes restées insensibles aux plaidoyers des séparatistes, soutenus, ironie du sort, par l'Algérie évidemment et par des pays tous épinglés par le Conseil Mondial des Droits de l'Homme pour des violations graves commises vis-à-vis de leurs propres ressortissants, ce qui n'est point le cas du Royaume, y compris bien sûr dans ses provinces du Sud, d'où l'aisance des diplomates marocains quand ils interviennent devant ces instances, faut-il le rappeler
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Conseil des Droits de l’Homme: Soutien international à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, camouflet pour les séparatistes...
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Maroc 2030 : le football, un levier géopolitique et stratégique en attendant les autres disciplines sportives…
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Le Royaume du Maroc, à travers le football, s’impose aujourd’hui comme un acteur majeur de la géopolitique sportive. Il manifeste clairement sa volonté de se tailler une place de choix sur la scène internationale dans ce domaine. Une vision au plus haut niveau de l'Etat, par ailleurs partagé par le peuple marocain qui fait sien ce choix. Cette dynamique s’illustre notamment par la co-organisation de la Coupe du Monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal, un événement d’envergure historique qui symbolise une victoire politique et diplomatique majeure.
Cette co-organisateur de la Coupe du Monde 2030, aux côtés de deux états européennes, est le fruit d’une longue stratégie patiente et déterminée. Le résultat d’une conviction ancienne qui ne s’est jamais altérée. Après cinq candidatures infructueuses, le royaume a su convaincre la FIFA et les fédérations membres, devenant ainsi le deuxième pays africain à accueillir le tournoi après l’Afrique du Sud en 2010. En fait, hormis les contingences politiques d’alors, la sympathie mondiale réservée à Nelson Mandela et les pratiques douteuses des décideurs de la FIFA de l’époque, jamais l’Afrique du Sud n’aurait pu organiser la Coupe avant le Maroc, pour des raisons footballistiques évidentes .
Le Royaume a tout de même été récompensé pour sa patience, sa résilience et sa conviction. Il va abriter le mondial du centenaire, une édition à tous points de vue, exceptionnelle, inscrite dans une logique de partage des coûts. Elle aura un impact économique et diplomatique considérable, renforçant les liens entre l’Europe et l’Afrique et mettant en lumière le rôle du football dans le rapprochement entre les peuples, le développement social et sportif de la région. Jamais l’Europe n’aura été aussi proche et coopérative avec le continent noir et inversement. Le Maroc organise au nom de tout un continent.
Le football est un véritable outil de soft power que la Maroc manie pour renforcer ses relations diplomatiques en Afrique. Sa Majesté le Roi n'a t il pas ordonné au Comité Local d’Organisation d’inclure des compétences de tout le continent?
La Fédération Royale Marocaine de Football a depuis longtemps multiplié les partenariats avec des fédérations africaines, offrant un soutien financier et logistique, et invitant de nombreux pays à utiliser les nombreuses infrastructures modernes du pays pour leurs entraînements ou compétitions. Cette politique volontariste et positive consolide naturellement l’influence marocaine sur le continent, dans un contexte où le pays cherche à contrer celle d’autres puissances régionales qui ne lui vouent pas un grand amour.
Au plan footballistique pur, le Maroc s’affirme progressivement comme une puissance africaine. Il remporte ou participe à toutes les finales continentales majeures avec une montée en puissance constante de ses équipes nationales. Cette réussite est soutenue par des investissements massifs dans la préparation des joueurs, avec la construction de centres de formation performants à l’image de l’Académie Mohammed VI de Salé.
Le Royaume exporte également de plus en plus de joueurs et d’entraîneurs vers les championnats en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Ceci contribue au renforcement de son image et de son influence. Selami à titre d'exemple vient tout récemment de qualifier la Jordanie pour la 1ère fois de son histoire en coupe du monde, une équipe mise sur orbite par son compatriote Amouta.
Par ailleurs, la diaspora marocaine joue un rôle clé : de nombreux joueurs nés ou formés à l’étranger choisissent enthousiastes de porter les couleurs marocaines, décomplexés et fiers de représenter leur pays d’origine. Cette mobilisation de talents diasporiques est un atout stratégique qui enrichit les sélections nationales et renforce leur rayonnement.
Le Maroc ne se contente donc pas de la simple ambition sportive du football. Il le conçoit comme un vecteur de rayonnement international, un levier de marketing territorial , comme en témoigne la convention stratégique « Maroc, Terre de Football » signée entre la FRMF et l’Office National Marocain du Tourisme. Cette alliance traduit la volonté du Royaume de bâtir une image forte, inspirante, et d’attirer passionnés et touristes du monde entier. C’est le prolongement de la politique de construction et de renforcement de la marque Maroc, qui s’impose chaque jour un peu plus dans le monde économique à l’échelle universelle. Le Maroc n’a plus de complexe à s’avouer être une puissance industrielle qui s’affirme chaque jour un peu plus.
La démarche s’inscrit dans une perspective géostratégique globale où le football est appelé à renforcer la place du Maroc sur la scène africaine et internationale, à affirmer son leadership continental et à soutenir ses avancées diplomatiques, notamment sur la question sensible des provinces du sud.
En utilisant le sport comme un outil diplomatique et économique, le Maroc vise à consolider ses alliances, à étendre son influence et à préparer un avenir où il occuperait une position centrale dans les relations entre l’Afrique, l’Europe et le monde et il ne s'en cache point. Tout le monde a aujourd’hui compris que pour traiter avec l’Afrique, notamment pour les questions économiques et certains aspects politiques, le Royaume est incontournable.
La question se posent désormais pour les autres disciplines sportives. En fait, cette politique du football n’a pu se mettre en place et réussir que par la compréhension de la vision royale dans ce domaine, de la part d’une fédération qui, avant toutes les autres, a rectifié le tir, suite à la lettre royale adressée au monde du sport en 2008. La FRMF s’est mise en marche de façon intelligemment construite, récoltant aujourd’hui les premiers résultats de son engagement.
D’autres fédérations, hélas, sont restées dans l’obscurité, empêtrées dans une certaine platitude voire une léthargie qui les rend de plus en plus médiocres, de plus en plus décriées. D’ailleurs. Certaines, et non des moindres, sont simplement insignifiantes au plan continental et mondial, ou le sont devenues par manque de clairvoyance et de compétence, alors que les moyens sont là et que tous les voyants sont au vert pour le sport en général.
Le développant des autres disciplines, pourrait diversifier le soft power sportif du pays, renforcer ses liens diplomatiques et mieux répartir les retombées économiques et culturelles des événements sportifs sur l’ensemble du territoire national. La diversification étant justement au cœur de la vision royale.
En attendant, le Maroc fait donc du football un atout politique majeur, mêlant sport, diplomatie et développement économique pour s’imposer comme un acteur incontournable de la géopolitique sportive.
La Coupe du Monde 2030 est à la fois un symbole et un catalyseur de cette stratégie ambitieuse, qui promet de redessiner les équilibres régionaux et internationaux autour d’un ballon plus rond que jamais et ce en attendant le réveil des autres disciplines sportives ?
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Maroc 2030 : le football, un levier géopolitique et stratégique en attendant les autres disciplines sportives…
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Sa Majesté le Roi Mohammed VI : Héritier d’une Tradition, Artisan d’une Modernité Souveraine
366
Bien avant les grandes transformations des années 1920, le Maroc a connu d’importantes tentatives de modernisation sous le règne de Hassan Ier (1873-1894). Sultan visionnaire, Hassan Ier a entrepris de réformer l’administration, de renforcer l’armée et de développer les infrastructures, notamment les routes et les communications. Ses efforts se sont heurtés à un contexte interne conservateur, marqué par la résistance des fouqahas et des élites attachées aux structures traditionnelles. Il a dû faire face également aux pressions croissantes des puissances européennes cherchant à s’implanter au Maroc. Ce double obstacle a limité la portée des réformes, mais a néanmoins posé les bases d’une modernisation progressive.
Avant lui, Sidi Mohammed ben Abdallah, sultan éclairé du XVIIIe siècle, avait déjà joué un rôle majeur dans l’ouverture du Maroc sur le monde. Il est notamment à l’origine de la fondation et du développement du port d’Essaouira (alors Mogador) en 1765, conçu comme un hub commercial stratégique pour contrôler le commerce extérieur. Grâce à sa position géographique et ses infrastructures, Essaouira est rapidement devenue un carrefour incontournable des échanges entre l’Afrique subsaharienne, l’Europe et la Méditerranée, renforçant ainsi les liens économiques et diplomatiques du royaume.
D’autres souverains ont poursuivi cette dynamique. Moulay Abdelaziz (1894-1908) a continué certaines réformes militaires et administratives malgré une période d’instabilité croissante. Sous le protectorat français, Moulay Youssef (1912-1927) a dû composer avec la domination coloniale tout en tentant de préserver une certaine souveraineté marocaine.
Monté sur le trône en 1927 à seulement 19 ans, Mohammed V est devenu le symbole de la résistance marocaine face au protectorat français. Refusant la domination coloniale, il a soutenu le mouvement nationaliste, notamment lors de son discours historique de Tanger en 1947, où il a revendiqué l’unité et l’indépendance du Maroc. Exilé de 1953 à 1955, son retour triomphal a marqué le début de la fin du protectorat. En 1956, il a proclamé l’indépendance et posé les fondations d’un Maroc souverain. Il a ensuite engagé la construction d’un État moderne en réformant les institutions, en unifiant le territoire, en développant l’éducation et en amorçant la modernisation économique, en créant les Forces Armées Royales et les autres corps sécuritaires tout en affirmant l’identité culturelle nationale.
Fils de Mohammed V, Hassan II (1961-1999) a consolidé l’État marocain en instaurant une monarchie constitutionnelle et en développant des infrastructures essentielles. Il a su allier tradition et modernité, renforçant la souveraineté nationale tout en ouvrant le pays aux investissements étrangers et aux échanges internationaux. Sous son règne, le Maroc a connu des avancées majeures dans les domaines économique, social et culturel, posant les bases d’une modernisation durable et préparant le terrain pour les transformations actuelles. Hassan II va rester dans l’histoire pour avoir progressivement recouvert l’intégrité territoriale du Royaume dans un contexte interne et international difficile, voire hostile.
Sous Mohammed VI, le Maroc connaît une transformation profonde, comparable en ampleur à celle des années 1920, mais dans un contexte souverain et globalisé. Son règne, marqué par une vision claire et une volonté affirmée, conjugue respect des traditions et ouverture vers la modernité. Le pays investit massivement dans les infrastructures de transport : routes, trains à grande vitesse, aéroports et dans les équipements publics et privés à travers tout le territoire.
L’intégration avec les économies occidentales s’est renforcée, faisant du Maroc une destination privilégiée pour les investissements directs étrangers, attirant chaque année des milliards de dollars. Des projets phares, notamment en préparation de la Coupe du Monde 2030, stimulent le développement d’infrastructures sportives, touristiques et culturelles, affirmant le rayonnement international du pays.
Parallèlement, une modernisation sociale et économique est engagée, avec des initiatives pour améliorer l’éducation, la santé, l’innovation et le développement durable, inscrivant le Maroc dans une dynamique globale et moderne. Le Maroc a simplement triplé son PIB en moins de vingt années.
Le tout s’inscrivant dans la Continuité et le renouveau. C’est en fait un Maroc en perpétuelle réinvention
Le parallèle entre les grandes transformations des années 1920 et l’ère Mohammed VI révèle un Maroc capable de se réinventer constamment. Alors que la métamorphose des années 1920 était dictée par un contexte colonial, celle d’aujourd’hui est le fruit d’une ambition souveraine, tournée vers un développement équilibré, inclusif et durable. Elle incarne la volonté d'un souverain avec une vision multilatérale. Aucun domaine n'est laissé de côté ou oublié.
Les grands projets d’hier et d’aujourd’hui témoignent d’un énergie de transformation encore plus forte et plus déterminée, avec des finalités différentes : passer d’un Maroc sous tutelle, un Maroc dépendant, subissant impuissant les conjonctures, à un acteur majeur sur la scène internationale, capable d’attirer et de coopérer avec le monde et de bâtir son avenir avec confiance.
Aujourd’hui, le Maroc s’inscrit dans une longue tradition de métamorphoses historiques. Chaque époque a façonné un pays dynamique, tentant une modernité et des ambitions des fois réussies des fois avortées. Il est tout de même resté fidèle à son histoire millénaire et à son héritage culturel. Aujourd’hui il se redresse, se modernise et s’affirme comme un pays émergeant sur lequel on peut conter .
Le Royaume de Mohammed VI est ainsi prêt à relever les défis du XXIe siècle avec audace et détermination et cette fois ci il s'arme d'institutions de visions et de stratégies claires et puissantes. La volonté royale oriente ainsi le pays vers un développement véritable profitant à tous, un positionnement géostratégique incontournable, une percée économique durable et un système politique fiable, des avancées véritablement souveraines et irréversibles.
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Sa Majesté le Roi Mohammed VI : Héritier d’une Tradition, Artisan d’une Modernité Souveraine
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La Mauritanie face aux défis sécuritaires, diplomatiques et à la recomposition géopolitique au Sahel...
338
Après quatre années d’intervention, le groupe paramilitaire russe Wagner a officiellement annoncé son retrait du Mali en juin 2025. Il était actif dans la région depuis 2021. Ce départ intervient dans un contexte marqué par une recrudescence des attaques jihadistes fragilisant la stabilité malienne et régionale. Le départ de Wagner ne signifie pas un désengagement russe, puisque ses missions sont reprises par une nouvelle organisation paramilitaire, l’Africa Corps, directement contrôlée par le ministère russe de la Défense. Ce groupe, né après la tentative de coup d’État ratée de ses anciens dirigeants Wagner en 2023, poursuit la stratégie russe d’influence en Afrique, notamment dans ce qui est déclaré être la formation des forces maliennes pour faire face à la montée des menaces terroristes.
Cette transition illustre la complexité du contexte sécuritaire au Sahel, où l’échec relatif de Wagner à stabiliser le Mali et à contenir les groupes armés Touaregs et jihadistes oblige Moscou à réadapter ses méthodes tout en conservant son influence stratégique. Cette nouvelle donne induit un véritable questionnement quand à la capacité véritable de contenir le terrorisme dans la région et notamment à la frontière du Mali avec la Mauritanie.
Parallèlement, le Front Polisario, mouvement séparatiste, est de plus en plus associé à des activités terroristes. En Espagne, une militante affiliée au Polisario a été arrêtée pour préparation d’actes terroristes contre le Maroc, avec des preuves d’incitation au jihadisme et d’acquisition de matériel explosif. Cette radicalisation s’inscrit dans une dynamique où le Polisario coopère de plus en plus étroitement avec des groupes islamistes, bénéficiant notamment du soutien de l’Iran et ses proxys dont le Hezbollah. Des liens anciens documentés, existent bien entre le Polisario et des groupes terroristes du Sahel, comme l’État islamique dans le Grand Sahara, dont les fondateurs étaient d’anciens combattants du Polisario. Cette connivence se manifeste par un soutien logistique, des transferts d’armes et une militarisation accrue, y compris l’usage de drones kamikazes fournis par l'Iran.
Ces faits renforcent la perception du Polisario non seulement comme un acteur séparatiste uniquement mais aussi comme un vecteur d’instabilité et de terrorisme dans la région.
En parallèle, sont enregistrés de nombreuses percées diplomatiques du Maroc et une montée des pressions internationales pour entériner la marocanité des provinces occidentales du Sahara.
le Maroc a engrangé en 2024 plusieurs victoires majeures dans la reconnaissance internationale de sa souveraineté sur ses provinces du sud. Plus de 116 pays, dont des puissances comme la France, soutiennent désormais le plan d’autonomie marocain comme unique solution viable au conflit Cette position, récemment, a été partagée par le Royaume uni dans les pas des USA. Des pays influents sur le continent africain comme la Côte d'Ivoire ou tout récemment le Ghana, ont fait de même. La position toute fraiche du parti de Zuma en Afrique du Sud conforte l'évolution. L'avancée diplomatique marocaine s’appuie sur une gestion habile des relations internationales et sur un engagement actif dans la sécurité régionale, notamment au Sahel. L'habilité du Royaume Chérifien est manifeste quand celui ci évite d'embarrasser son voisin du sud la Mauritanie qui reconnait depuis fort longtemps l'entité fantoche dite RASD.
Ici il faut aussi rappeler la volonté des USA de classer le Front Polisario comme organisation terroriste, mesure soutenue par des analyses documentant ses liens avec le Hezbollah, le PKK, le Corps des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran , Cuba, le Venezuela et autres états qui n'aiment pas trop les américains. Cette classification vise à montrer ce qu'est véritablement le Polisario.
Dans ce contexte la Mauritanie se retrouve dans la tourmente. Les choses sont allés trop vite. Le confort dans lequel elle se plaisait jusqu’ici, n’est plus. La conjonction de ces évolutions contraint donc les autorités du pays à repenser leur positionnement politique. Confrontée à la fragilité récurrente que lui cause le Polisario, freinant son développement, menaçant sa stabilité, et constatant l’incapacité de l’Algérie à dépasser l’héritage de Boumedienne pour assurer une sécurité effective, la Mauritanie se trouve inéluctablement poussée vers un rapprochement avec le Maroc. Ce dernier est perçu comme le seul acteur capable de garantir une sécurité durable dans la région, notamment face à la montée des menaces terroristes et aux enjeux géopolitiques actuels. Certaines publications en Mauritanie même, posent déjà la question de manière on ne peut plus directe. C’est dire que le décideur mauritanien est bien dans cette logique de changement de paradigme. Les mouvements de l’armée mauritanienne ces derniers temps vont dans le même sens, d’autant plus que certains cadres du Polisario n’hésitent plus à proférer des menaces contre la Mauritanie qu’ils qualifient de traitre. Cette tension rajoute donc de la difficulté en matière de capacité de sécurisation des frontières du jeune pays qu’est la Mauritanie dont les moyens restent tout de même très limités au regard de l’étendue de ses frontières notamment avec le Mali et l'Algérie.
Dans cet environnement, l’Algérie, soutien acharné, aveuglé, du Polisario, semble aujourd’hui davantage enfermée dans des discours sans capacité réelle d’action, ce qui atrophie sa position régionale. La Mauritanie semble l'avoir intégré depuis un bout de temps déjà sans peut être le manifester ouvertement.
En revanche, le Maroc, fort de ses succès diplomatiques et de son engagement prouvé dans la lutte contre le terrorisme, apparaît comme un partenaire incontournable pour la Mauritanie dans sa quête de stabilité et de prospérité. Il ne serait donc pas étonnant de voir la Mauritanie dans un futur plus que proche, retirer sa reconnaissance de l’entité fantoche dite RASD ou tout au moins sortir de ce qu’elle appelait jusqu’ici une neutralité positive. Dans les faits la Mauritanie a déjà pris quelques distances avec les séparatistes ce qui n’est pas pour plaire à l’Algérie, en perte de vitesse.
Le retrait de Wagner du Mali, la radicalisation du Polisario qui ne sait plus où donner de la tête, les succès diplomatiques marocains et la probable désignation très proche du Polisario comme organisation terroriste par les USA redessinent clairement la carte géopolitique du Sahel et du Maghreb. La Mauritanie est probablement en train de s’y préparer et semble même prendre les devants. Dans ce contexte mouvant, elle est poussée à un réalignement stratégique naturel vers le Maroc, seul acteur capable de lui offrir une alternative de sécurité crédible face aux menaces terroristes et aux défis de développement. Ce repositionnement marque une étape majeure dans la recomposition des alliances régionales, avec des implications profondes pour la stabilité future du Sahel et la reconfiguration de l'Afrique du Nord.
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La cybersécurité marocaine dangereusement mise à mal par des attaques successives.
336
Le Maroc fait face depuis avril 2025 à une série d’attaques informatiques majeures revendiquées par un collectif de hackers supposés algériens nommé «JabaRoot DZ». Ces cyberattaques ont ciblé des institutions économiques et administratives clés, notamment le ministère de l’Emploi, la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), tout récemment le ministère de la justice ainsi que des plateformes liées au cadastre et à la conservation foncière.
Ce qui est claire, disons-le de suite, est que l’Algérie n’a aucunement la puissance technologique et de savoir-faire pour ce genre de besognes. Il est fort probable que ses services fassent appel à des « compétences » notamment à l’est de l’Europe pour s’attaquer aux intérêts du Royaume dans sa guerre globale à l’encontre de son «ennemi classique ». Si cette hypothèse se vérifiait, la question serait alors de savoir qui d'autres disposerait des informations piratées et pour quel usage.
La première intrusion, survenue début avril 2025, a débuté par le piratage du site du ministère de l’Emploi et s’est rapidement étendue à la base de données de la CNSS. Cette attaque a conduit à la fuite de milliers de documents sensibles, exposant les informations personnelles de près de deux millions de salariés et les données administratives d’environ 500 000 entreprises marocaines. Parmi les données divulguées figuraient des bulletins de salaire détaillant noms, numéros de sécurité sociale, salaires, et parfois numéros de cartes d’identité de personnalités très importantes et de dirigeants de Royal Air Maroc, d'Attijariwafa Bank, de la Banque centrale populaire, du Fonds Mohammed VI pour l’investissement.
Moins de deux mois plus tard, en juin 2025, JabaRoot DZ a revendiqué une nouvelle cyberattaque « de grande ampleur » contre l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC). Bien que l’ANCFCC ait démenti toute intrusion directe dans ses serveurs, il a été révélé que la faille provenait d’une plateforme électronique utilisée par certains bureaux de notaires pour l’archivage des documents fonciers. Les hackers affirment avoir obtenu environ 4 téraoctets de données, comprenant des millions de titres fonciers, des documents contractuels, des copies de cartes d’identité, de passeports, ainsi que des documents bancaires et des informations concernant de hauts responsables et personnalités publiques. Cette fuite a conduit à la fermeture temporaire de la plateforme par l’ANCFCC pour des raisons de sécurité.
Les hackers justifient ces attaques comme des représailles à des tentatives présumées de piratage marocain contre des institutions algériennes, notamment le compte Twitter de l’Agence de presse algérienne (APS). Ils ont également menacé de nouvelles actions en cas de futures attaques contre les intérêts algériens. Ces événements s’inscrivent dans un contexte de tensions géopolitiques entre le Maroc et l’Algérie, exacerbées par des enjeux liés au développement récents de l'affaire du Sahara et des rivalités régionales; le Maroc depuis quelques temps enregistrant victoire sur victoire à un rythme effréné. L'Algérie, dans ses médias officiels et officieux, ne se cache même plus et va jusqu'à implicitement revendiquer le piratage, ignorant le fait que se soit là une sorte de terrorisme d'état.
Ces cyberattaques ont eu des conséquences graves : elles ont érodé la confiance des citoyens dans les services publics numériques, augmenté les risques d’usurpation d’identité et de fraude bancaire, et porté atteinte à la réputation des entreprises concernées. Le gouvernement marocain a qualifié ces actes de « criminels » et a annoncé des mesures pour renforcer la cybersécurité tout en ouvrant des enquêtes internes.
La série d’attaques met surtout en lumière des vulnérabilités majeures dans la cybersécurité des institutions marocaines. La centralisation massive des données sensibles dans des plateformes uniques et le fait de créer des jonctions entre plusieurs intervenants et plateformes, facilitent les choses pour les citoyens et les institutions dans le cadre de la digitalisation certes mais facilite aussi l’accès massif des hackers en cas de brèche. Il est donc crucial de revoir en profondeur et sans plus tarder la stratégie nationale de protection des données.
Pour mieux répartir ses données et renforcer sa sécurité, le Maroc pourrait adopter plusieurs stratégies complémentaires, en s’appuyant notamment sur la Stratégie nationale de cybersécurité 2030 et les meilleures pratiques internationales. Il devrait sans doute éviter la centralisation excessive en répartissant les données sensibles sur plusieurs systèmes sécurisés, segmenter les réseaux pour limiter les mouvements latéraux des hackers, et utiliser des techniques de transmission des données par plusieurs canaux distincts, afin de réduire les risques de vol simultané.
Le Maroc se doit aussi intégrer des solutions de cybersécurité décentralisée basées sur la blockchain et l’intelligence collective, mettre en place un cloud souverain national avec hébergement local et chiffrement de bout en bout garantissant la protection des informations critiques.
Le pays devrait par ailleurs, développer un cadre juridique agile et adapté, former un vivier national de professionnels qualifiés en cybersécurité via des cursus spécialisés et certifications, et mettre en place un Security Operations Center performant combinant outils de détection avancés et équipes locales capables de gérer les menaces spécifiques au contexte marocain. Une école supérieure de cybersécurité ou encadreraient des étudiants parfaitement sélectionnés, de véritables spécialistes, peut être une avancée stratégique majeure garantissant et la compétence et l’indépendance dans ce domaine.
Face à la montée des cybermenaces, il est urgent que le Maroc adopte une politique de cybersécurité proactive et innovante, reposant sur une architecture technique décentralisée.
Renforcer la coopération régionale et internationale n’est ici pas un luxe. L’échange d’informations critiques en temps réel est crucial; comme il est vital d'encourager la collaboration public-privé via des plateformes d’échange de renseignements sur les menaces, pour anticiper et réagir rapidement aux incidents.
Aujourd’hui force est de constater que nombreux sont ceux qui prétendent maitriser la question, offrant des services qui vont très vite mettre à nu leurs limites et incompétences. Les administrations et les entreprises doivent faire très attention avant de s’engager ou d’engager les compétences dans ce domaine fort sensible.
C'est une sphère qui repose sur une gouvernance agile, sur le développement des compétences humaines et la coopération active au niveau national et international. Une approche intégrée est essentielle pour bâtir un cyberespace résilient, souverain et capable de soutenir la transformation digitale ambitieuse du pays, tout en protégeant efficacement sa sécurité, ses institutions, ses citoyens et son économie.
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Le Front Polisario face à une montée des accusations : vers une désignation comme organisation terroriste...
406
Depuis plusieurs années déjà, le Front Polisario, mouvement séparatiste soutenu et armé comme chacun sait par l’Algérie, ayant mis à sa disposition tout un territoire dans la zone de Tindouf, est au centre d’une controverse internationale grandissante. Aux États-Unis, au Japon et en Europe, des voix s’élèvent pour que ce groupe soit officiellement classé comme organisation terroriste. Ce tournant s’appuie sur des preuves tangibles de ses liens avec des acteurs qualifiés terroristes, son implication dans des actions violentes, mais aussi sur un réseau d’alliances internationales qui dépasse le cadre régional.
Si l’Algérie, l’Iran et le Hezbollah sont souvent cités comme les principaux soutiens du Polisario, voire aussi l’Afrique du Sud, Cuba a également joué un rôle historique et déterminant dans la formation militaire et logistique des combattants séparatistes. Dès 1977, sous l’impulsion de Fidel Castro et à la demande de l’Algérie, un accord militaire tripartite avait été signé entre Cuba, l’Algérie et le Polisario, ouvrant la voie à une coopération intensive.
Cet accord a permis l’envoi de nombreux combattants séparatistes à Cuba pour recevoir une formation militaire spécialisée. Des écoles militaires dédiées ont été créées sur l’île, où les recrues du Polisario ont été formées aux tactiques de guérilla, aux opérations spéciales et à la logistique militaire. Une délégation cubaine s’est même rendue à Tindouf en 1988 pour étudier les défenses marocaines et aider à élaborer des stratégies pour percer le mur de défense érigé par le Royaume.
Cuba a également assuré un soutien logistique naval, notamment dans les eaux proches des îles Canaries, où des navires cubains ont été impliqués dans des opérations pour faciliter les infiltrations du Polisario. Entre 1975 et 1991, Cuba a livré au Polisario un important arsenal comprenant fusils d’assaut, mortiers, lance-roquettes et munitions, renforçant ainsi ses capacités militaires.
Même après le cessez-le-feu de 1991, Cuba a maintenu son appui, continuant à former des guerriers notamment dans les opérations spéciales. La dernière promotion connue formés à Cuba remonte à 2003. Plus récemment, des formations de six mois ont été dispensées à des groupes d’une quarantaine de séparatistes, centrées sur les tactiques de forces spéciales.
Par ailleurs, pendant une longue période, des témoignages accablants font état d’enlèvement d’enfants des camps de Tindouf, parfois dès l’âge de 9 ans, pour les envoyer à Cuba sur une « île de la jeunesse » sous haute surveillance militaire. Ils y subissent un entraînement militaire intensif mêlé à un fort endoctrinement politique. Ces enfants, isolés de leurs familles, sont formés pour devenir des soldats au service du Polisario, dans des conditions dénoncées comme inhumaines par des témoins et anciens détenus.
Certains signaux récents laissent entrevoir un possible repositionnement de La Havane. En effet, lors du sommet du Mouvement des Non-Alignés en 2019, le président cubain Miguel Díaz-Canel a omis toute référence au Polisario, marquant une rupture avec la tradition de soutien affichée par Fidel et Raúl Castro. Cette évolution pourrait refléter un réalignement diplomatique, notamment après la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Cuba en 2017, relations rompues pendant près de 37 ans à cause du soutien cubain au Polisario. Cependant, à ce jour, l’accord tripartite mentionné plus haut n’a pas encore été abrogé.
Le rôle de Cuba s’inscrit dans un réseau plus large d’alliances du Polisario. L’Algérie, principal soutien politique et militaire, continue d’armer et d’abriter le mouvement. L’Iran, via le Hezbollah, fournit un appui militaire et logistique, notamment en formant également des combattants et en livrant des armes sophistiquées. Ceci est parfaitement documenté.
Il y a aussi que des centaines de mercenaires du Polisario ont été capturés en Syrie, où ils sévissaient aux côtés de l'armée d’Assad, renforçant l’image d’un groupe impliqué dans des conflits terroristes à l’international.
Sur le terrain, le Polisario est aussi accusé de violences contre des civils dans le sud marocain. Les missiles lancés contre la ville de Smara en témoignent fort bien et s’ajoute au blocage du passage stratégique de Guerguerat. La séquestration des populations sahraouies dans les camps de Tindouf, où il refuse, avec l’appui d’Alger, tout recensement officiel est une autre preuve de la nature véritable du mouvement.
Face à ces éléments, plusieurs responsables politiques américains, européens et asiatiques militent pour que le Front Polisario soit au plus vite inscrit sur la liste des organisations terroristes. Le député américain Joe Wilson a proposé un projet de loi en ce sens, dénonçant l’utilisation du Polisario par l’Algérie et ses acolytes pour déstabiliser le Royaume chérifien, allié stratégique séculaire des États-Unis dans la région.
Cette désignation éminente porterait un coup majeur à l’Algérie, qui semble ne pas se lasser de soutenir le Polisario depuis près de 50 ans, alors que cela lui coute simplement le développement du pays. Elle renforcerait davantage la position marocaine sur la scène internationale, notamment après la reconnaissance américaine en 2020 de la souveraineté marocaine sur ses provinces du sud, celle de l’Espagne, de la France, celle toute récente du Royaume-Uni et celles de très nombreux autres pays africains et d’Amérique Latine.
Le soutien historique, militaire et éducatif de Cuba, conjugué au rôle joué par l’Algérie, l’Iran et le Hezbollah, inscrit le Polisario dans un réseau d’acteurs aux activités déstabilisatrices et terroristes manifestes. La montée des appels à sa classification comme organisation terroriste s’inscrit dans une logique de sécurité régionale et internationale, exigeant une réponse coordonnée dans le but de restaurer la stabilité en Afrique du Nord, dans le Sahel et au-delà.
Cette page doit rapidement être tournée pour le bien des populations de la région toute entière.
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Le Front Polisario face à une montée des accusations : vers une désignation comme organisation terroriste...
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"Moyen-Orient : le basculement stratégique vers les monarchies du Golfe"
349
Le Moyen-Orient vit une transformation géopolitique majeure, marquée par un repositionnement stratégique entre Israël, les États-Unis et les puissances du Golfe. Ces dernières, longtemps en marge des alliances traditionnelles ou les subissant, s’affirment désormais comme des acteurs incontournables sur la scène politique, économique et militaire, redessinant des équilibres que l’on considérait historiques voire immuables.
Depuis sa création en 1948, Israël a été le principal allié occidental au Moyen-Orient, notamment des États-Unis, pourtant opposés à leur création au départ, dans une région marquée par des conflits récurrents. Sa politique d’expansion et d’influence, soutenue par Washington, a longtemps cristallisé les tensions avec plusieurs pays arabes et groupes armés. Toutefois, cette posture belliqueuse semble aujourd’hui contestée, tant par ses voisins que par certains de ses alliés traditionnels. En tous cas elle est amplement désapprouvée voire condamnée par la société civile, partout. Cela ne saurait durer.
L’évolution la plus notable dans la région est venue des monarchies du Golfe. Après des décennies d’hostilité, elles ont amorcé un rapprochement historique avec Israël, officialisé par les Accords d’Abraham en 2020, sous l’impulsion américaine. Ces accords, signés notamment par les Émirats arabes unis et Bahreïn, ont ouvert la voie à une coopération renforcée, notamment contre l’influence iranienne, tout en favorisant des échanges économiques et technologiques sans précédent. Les monarchies n’ayant pas signé ces accords, non plus, n’ont aucunement de complexe à traiter avec Israël. Souvent on évoque aussi les relations très fortes entre l’état hébreu et la Turquie notamment depuis que celle-ci est gouvernée par le chantre de l’islamisme que représente Erdogan.
Dans ce contexte en pleine mutation, les États-Unis ont progressivement réorienté leur politique régionale, misant davantage sur les monarchies du Golfe, qui offrent stabilité politique, puissance financière et position stratégique. La présence militaire américaine dans la région, notamment à la base d’Al-Udeid au Qatar, illustre cette nouvelle donne. Lors de la tournée américaine au Moyen-Orient en 2025, près de deux billions de dollars d’investissements ont été annoncés, notamment dans les secteurs de la défense, de la technologie et de l’intelligence artificielle.
Parallèlement, Washington semble adopter une posture plus nuancée vis-à-vis d’Israël, notamment dans le cadre des négociations avec l’Iran, ce qui traduit une diversification des alliances régionales. Israël, malgré son poids militaire, perd progressivement de son influence exclusive, perçu de plus en plus comme un acteur source de tensions. Les dérives de la politique actuelle du cabinet Netanyahu menant un quasi génocide à Gaza, ne sont pas là pour arranger les choses.
Contrairement aux décennies précédentes, les pays arabes, notamment ceux du Golfe, ne répondent plus systématiquement aux provocations israéliennes par la force. Les dirigeants actuels privilégient une approche pragmatique, distinguant désormais la cause palestinienne des actions de groupes armés comme le Hamas. Cette évolution marque un tournant par rapport aux attitudes belliqueuses des régimes militaires du passé. Ces régimes étaient en fait, au fil du temps, devenus des alliés objectifs de la cause sioniste. Hassan II, avant gardiste, avait dit à ce sujet que" La haine d'Israël et du juif est l'aphrodisiaque le plus puissant du monde arabo-musulman"
Les monarchies du Golfe, longtemps porteuses d’un discours modéré et favorable au dialogue, s’imposent désormais comme des modèles régionaux de stabilité et de coopération avec l’Occident, mais également avec les puissances d’Asie.
Le rôle traditionnel d’Israël comme pivot des intérêts occidentaux au Moyen-Orient semble s’effriter au profit d’une dynamique où les monarchies du Golfe prennent le devant de la scène. La multiplication des conflits et la perception d’un Israël de plus en plus isolé sur la scène internationale, ne serait qu’au niveau des populations, fragilisent sa position.
L’Europe, de son côté, même tergiversant, manifeste un durcissement de ton face aux actions israéliennes, notamment après les récents incidents en Cisjordanie où des diplomates avaient été la cible de tirs nourris de la part de l’armée de l’état hébreux. Ce changement d’attitude ne peut que renforcer la légitimité des monarchies du Golfe comme partenaires fiables pour l’Occident car désormais garant de la stabilité et du calme dans la région.
L’organisation récente d’une conférence mondiale sur la question palestinienne au Maroc, signataire des Accords d’Abraham, coprésidée par la Hollande, illustre cette nouvelle dynamique. Le Maroc faut-il le souligner encore une fois est un allié stratégique des monarchies du golfe auxquelles il est lié par de multiples accords, allant jusqu’à la défense. Les propos du ministre des Affaires étrangères marocain, Nacer Bourita, sont on ne peut plus clair quant à la nécessité de condamner tous les extrémismes, sous-entendu l’extrémisme du Hamas mais également celui des composantes du gouvernement actuel d’Israël. Ce discours symbolise l’espoir d’un renouveau politique dans la région insistant sur le respect du droit international et la solution unique possible, celle de deux états vivant côte à côte. C'est la position également de la France dont le président n’hésite plus à parler de reconnaissance de l’état palestinien, en faisant même un élément capital dans ses discussions là où il se rend dans ses multiples visites à l’étranger. Addicte au sang et à la violence, Netanyahu n’hésite même plus à accuser le Président Macron d’être en croisade contre l’état juif. Excusez du peu. Le leader israélien est touché dans le vif et n’a plus d’argument plausible sinon de s’abriter derrière sa définition propre de l’antisémitisme qu’il distribue un peu à tout le monde. Il faut dire que les vétos répétitifs des américains au Conseil de Sécurité, le conforte en quelques sortes dans son délire.
La réaction démesurée d’Israël suite aux attaques insensées du Hamas est devenue contreproductive pour l’état hébreu. Alors qu’il semble perdre son rôle de leader incontesté des intérêts occidentaux dans la région, les monarchies du Golfe apparaissent donc comme les nouveaux stabilisateurs et promoteurs de la paix au Moyen-Orient. Cette recomposition géopolitique pourrait bien redéfinir durablement l’équilibre des forces dans une région marquée par les conflits incessants. L’imbrication forte de l’économie américaines avec celle de ces pays, au vu des derniers investissements annoncés, va inscrire la situation naissante dans une perspective stable et sans doute durable. Les électeurs israéliens ont tout intérêt à le comprendre vite. Dès la prochaine échéance électorale ils devraient se débarrasser définitivement de ces illuminés qui n’ont que la mort à la bouche et l’extermination d’un peuple légitime comme objectif.
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John Bolton et sa tribune polémique contre le Maroc : une hostilité aux racines troubles
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John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis sous Donald Trump I, vient de commettre une tribune dans le Washington Times, particulièrement favorable à la thèse du Polisario et donc à la thèse algérienne. Le texte recycle des arguments déjà avancés par Bolton par le passé. Il défend notamment l’idée révolue du référendum d’autodétermination et accuse le Maroc d’entraver la mise en œuvre des résolutions onusiennes. La proposition de referendum qui avait été proposée par le Maroc à Nairobi faut il encore une fois le rappeler, est révolue et abandonnée par le Conseil de Sécurité depuis 2007; quant à accuser le Maroc d’entraver le process: c’est tous simplement faux au regard même des résolutions onusiennes depuis plus de 20 ans.
Bolton ment et il le sait. Il en est coutumier.
Comment ne pas penser qu’il y a là manifestement une tentative d’exister à nouveau pour cet oublié de l’histoire, une volonté de manipulation de l’opinion mais surtout l’intention de nuire en faisant plaisir aux ennemis du Royaume.
La position s’inscrit étrangement, sans étonner, dans la continuité de la rhétorique officielle de la junte militaire algérienne, principal soutien du Polisario. C’est un alignement manifeste et un rapprochement qui soulève des interrogations sur la probité de Bolton. Rappelons juste que Bolton avait été limogé brusquement par Donald Trump en 2019, officiellement pour divergences stratégiques, mais selon certains observateurs, aussi en raison de liens troubles.
Pour ce qui est de l’affaire qui concerne le Royaume, Bolton fréquente régulièrement Alger et collabore avec des lobbyistes algériens bien rémunérés, tels que David Keene, ancien président de la NRA, engagé à défendre la cause algérienne aux États-Unis. Cette proximité alimente les soupçons d’un rôle de relais pour les intérêts algériens, visant à influencer la politique américaine.
Pas de quoi être fière pour la junte militaire qui jubile. Elle est habituée à la contradiction et à une communication à l’emporte-pièce faisant du moindre détails une victoire. Bolton ne compte plus et n’impacte plus. Dans sa rhétorique Alger fait semblant d'ignorer que le même Bolton est pour l’utilisation de la force contre l’Iran, l’allié stratégique d’Alger. L’Iran que le président algérien va bientôt visiter… C’est aussi ce même Bolton qui a poussé au transfert de l’ambassade des USA de Tel-Aviv à Jérusalem…Drôle de soutien aux palestiniens que de prendre l'un de leurs ennemis pour référence.
L’article de Bolton s’inscrit dans une continuité morbide Il tente sans scrupule ni gêne décrédibiliser la politique marocaine et son influence croissante sur la scène internationale, tout en défendant le séparatisme. Il fait fi du caractère terroriste du Polisario, s’opposant à tout un pan des républicains avec Joe Wilson en porte-parole. Ce dernier est dans la logique de faire voter très prochainement, une loi au congrès américain, qualifiant le Polisario d’organisation terroriste.
Tout paradoxalement l’offensive désespérée de Bolton intervient alors que le Maroc connaît des succès diplomatiques majeurs. Le Royaume a récemment encore renforcé ses liens avec plusieurs pays africains, le Kenya en est le dernier exemple. Grâce à son plan d’autonomie au Sahara, largement reconnu et soutenu par la communauté internationale, le Maroc récolte succès sur succès.
Le vote de la dernière résolution du Conseil de Sécurité sur la question, montre que même les pays qui naguère votaient par principe idéologique contre ce qui pouvait être favorable au Maroc, ne le font plus, bien au contraire. De plus, la fermeture du bureau du Front Polisario à Damas, illustre la montée en puissance du Maroc au Moyen-Orient. Ainsi l'unanimité est quasi atteinte en faveur du Maroc à la Ligue Arabe aujourd’hui à l’exception bien évidemment de la seule Algérie, parfaitement isolée voire neutralisée et affaiblie aux yeux de tous.
Au fond, la tribune de Bolton semble destinée à mettre un peu de baume sur les blessures d'Alger et des séparatistes, en perte de terrain face à l’affirmation marocaine.
Le plan d’autonomie proposé par Rabat est de plus en plus plébiscité sur la scène internationale, tandis que le Polisario voit son influence diminuer. Il devient inaudible et n'a plus d'autre échappatoire que de s'accrocher à quelques manifestations d'extrémistes sans poids ca et là. Cette prise de position apparaît donc comme un ultime sursaut d’un camp en recul. Faute de levier réel pour influer sur la politique américaine ou mondiale, Alger et les séparatistes se désaltèrent buvant les paroles de marginaux sans relief.
Pour mieux comprendre cette posture, il faut rappeler que John Bolton est une figure controversée de la politique américaine, connue pour ses positions ultra-conservatrices et une approche agressive en politique étrangère, souvent qualifiée de néoconservatrice. Son limogeage en 2019 fut marqué par des désaccords majeurs avec l’administration Trump, mais aussi par des soupçons de connexions douteuses avec certains cercles étrangers. Bolton est soupçonné de s'être impliqué dans plusieurs opérations controversées à l’international, y compris dans l’organisation de coups d’État, ce qui renforce l’image d’un homme aux méthodes brutales et aux convictions brutales très marquées.
En somme, la tribune récente de John Bolton dans le Washington Times illustre une hostilité tenace envers le Royaume d’un personnage croulant ; un pontife habité par une vision politique hors du temps. La posture du signataire de la tribune est déconnectée des évolutions géopolitiques actuelles. Elle a permis une fois de plus d’apprécier que Alger, par le biais de ses médias perroquets, est prête à s’accrocher à n’importe quelle bêtise, pourvu qu’elle épouse son narratif désuète. Elle ponctue surtout le recul irréversible du Polisario et le succès grandissant du Maroc sur la scène internationale.
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Le Kenya inaugure son ambassade à Rabat : un tournant diplomatique majeur en faveur du Maroc sur le Sahara occidental
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L’inauguration officielle de l’ambassade du Kenya à Rabat, par les ministres des Affaires étrangères marocain Nasser Bourita et kényan Musalia Mudavadi, marque une étape historique dans les relations bilatérales entre les deux pays. Cette cérémonie, qui a coïncidé avec le 60e anniversaire des liens diplomatiques entre deux pays l'un à l'extrême Est et l'autre à l' extrême Ouest du continent noire, symbolise un renforcement significatif des échanges politiques, économiques et culturels, dans une quête de continuité continentale; mais et surtout elle marque un repositionnement stratégique du Kenya sur la question sensible du Sahara marocain.
Pour la première fois, le Kenya ouvre une ambassade au Maroc. Nairobi témoigne ainsi de sa ferme volonté de consolider ses relations avec Rabat. Plus important encore, le Kenya a officiellement reconnu dans la foulée, le plan d’autonomie marocain comme « la seule approche durable » pour résoudre le différend sur le Sahara occidental. Ce revirement marque un changement radical de la politique kenyane, puisque jusqu’à récemment, le Kenya entretenait de soi-disant relations avec la « République arabe sahraouie démocratique » (RASD), soutenue à bout de bras et de plus en plus à bout de souffle par l’Algérie.
Sous la présidence de William Ruto, ce changement de cap diplomatique s’était concrétisé dès mars 2024, avec la nomination de Jessica Muthoni Gakinya comme première ambassadrice kényane à Rabat. Plusieurs mémorandums d’entente ont été signés depuis, couvrant des domaines clés tels que l’habitat, l’urbanisme, la jeunesse, le commerce et la formation diplomatique. La coopération entre les deux pays s'est ainsi bien renforcée.
Le repositionnement du Kenya quant à lui sur la question du Sahara, s’inscrit dans une tendance globale où le soutien à la cause marocaine s’accroît tandis que le Polisario perd chaque jours un peu plus de terrain sur la scène internationale. Plus de cinquante pays ont retiré leur reconnaissance à la RASD depuis la fin de la guerre froide, et aucun pays africain ne la reconnu depuis 2011, faut il le rappeler.
Parmi les évolutions récentes par ailleurs, la Syrie a officiellement fermé le bureau du Polisario à Damas, lors d’une visite conjointe maroco-syrienne préparant la réouverture de l’ambassade du Maroc en Syrie, fermée depuis 2011. Ce geste fort, marque de fait un éloignement stratégique de Damas de l’axe algéro-iranien et un rejet clair du soutien aux séparatistes sahraouis. C'est là un revers majeur, un autre, pour Alger, cette fois ci à l'échelle du monde arabe.
En Amérique latine, des pays clés comme la Bolivie, l’Équateur et le Panama ont également retiré leur reconnaissance de la RASD, adoptant des positions neutres ou favorables à une solution politique conforme aux résolutions de l’ONU et à la souveraineté marocaine. Ce basculement est d’autant plus significatif que cette région avait longtemps été un refuge pour la propagande séparatiste.
En Europe, la quasi-totalité des pays, dont la France, l’Espagne, l’Allemagne et plusieurs autres membres de l’Union européenne, soutiennent désormais explicitement le plan d’autonomie marocain comme base sérieuse pour une solution politique durable.
L'Algérie impuissante perd ainsi du terrain et de la notoriété par son obstination chronique, sur tous les continents et régions du monde.
Face donc à la dynamique internationale favorable au Maroc, l’Algérie persiste dans son soutien au Polisario, illustré par la récente réception par le président Abdelmadjid Tebboune du « nouvel ambassadeur sahraoui » Khatri Adouh. Pendant que Bourita et Mudavadi scellaient une amitié forte, l'effronté ambassadeur venu de Tindouf en Algérie lui, a vanté de prétendues « victoires diplomatiques » de la cause séparatiste, faisant fi de l’isolement grandissant irrécusable du Polisario.
D’ailleurs et Alger et son rejeton, le comble, vont jusqu’à faire semblant d’ignorer la résolution 2756 adoptée en octobre 2024 par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui reconnaît explicitement l’Algérie comme partie au différend et appelle au respect du cessez-le-feu et à une solution politique durable, soutenant explicitement la dynamique marocaine initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour qui sait lire.
Le Maroc en capitalisant sur ce contexte favorable multiplie les accords bilatéraux, notamment avec des pays africains stratégiques comme le Kenya d’ailleurs. La signature de cinq mémorandums d’entente lors de la visite de Musalia Mudavadi illustre une vision commune de coopération renforcée, fondée sur des liens historiques, culturels et économiques. L'Afrique montre ainsi son nouveau visage, marqué par le pragmatisme et la recherche d'intérêts mutuels.
L’ouverture de l’ambassade kényane à Rabat et le soutien officiel de Nairobi à l’intégrité territoriale du Maroc représentent une victoire diplomatique majeure pour le Royaume. Alger ne peut plus ignorer cette évolution sans risquer un isolement total encore plus ostensible sur le continent et dans le monde.
Comme pour remuer le coureau dans la plaie, la Cote d'Ivoire vient tout juste de réitérer sa position mettant encore une fois sur la touche le mouvement séparatiste et son sponsor.
Le Maroc consolide ainsi son leadership diplomatique et avance vers une résolution pacifique et durable du conflit artificiel du Sahara occidental. En face, patauge dans la scotomisation, un Polisario de plus en plus isolé, soutenu uniquement par une Algérie butée et peut être pas pour très longtemps encore par l’Afrique du Sud dont l'économie et le business s'imbriquent de plus en plus avec ceux du Royaume.
La communauté internationale elle, converge vers une reconnaissance croissante de la souveraineté marocaine et de son plan d’autonomie, portée par deux membres, non des moindres du Conseil de Sécurité et tant d'autres puissances économiques régionales.
Cette dynamique irréversible annonce une nouvelle ère dans la diplomatie africaine. Le prochain terrain de jeu étant surement l’Union Africaine qui dans un avenir proche n’aura ni gêne ni difficulté à expulser la RASD, un membre encombrant, sans intérêt, ne remplissant aucune condition pour faire partie d’une organisation internationale, sinon le sponsoring outrancier d’Alger, elle-même en perte notoire de vitesse.
Omar Hilal, représentant du Royaume à l’ONU, n’hésite plus à le rappeler à ses homologues algériens à chaque occasion, faisant de la communauté internationale le témoin de fait, de cette situation anachronique pour ne pas dire ridicule et qui ne peut plus durer.
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Beatrice Chebet, Soufiane El Bekkali, Femeke Bol, Masalela: inaugurent Le Stade Olympique de Rabat : Un écrin d’excellence pour des performances athlétiques de haut niveau
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Le cœur du métier en sport est sans conteste le geste, l’exercice ou l’action accomplie, réalisés par un sportif ou un groupe de sportifs. Cette réalisation est extrêmement complexe en raison des nombreux facteurs qui y interviennent, ainsi que de leur importance relative.
Le geste part d’une image que se fait le sportif de lui-même en train de le réaliser. Pour cela, il a besoin d’énergie, c’est-à-dire d’une sollicitation physiologique. Il déploie un geste précis sollicitant une partie ou la totalité de son corps, ce qui constitue une sollicitation mécanique. Pour réaliser ce geste, le sportif réfléchit et fait un effort cérébral : il s’agit d’une sollicitation et d’une dimension psychologique.
Une fois ce processus enclenché, le sportif obtient une image finale qu’il évalue en la comparant à l’image initiale qu’il s’était faite de son geste. Ce feedback lui permet d’être satisfait, de se remettre en question et d’améliorer sa prestation.
Le geste n’est jamais isolé : il se déroule devant un public qui apprécie la prestation, la performance et le résultat.
Si les règlements sportifs imposent, outre un comportement éthique, des dimensions et spécificités des aires de jeu, c’est-à-dire des règles communes à tous sans discrimination, ces règles et autres normes, conditionnent les prestations techniques des sportifs. En revanche, l’environnement et le contexte : stade, salle ou lieu de compétition, apporte d’autres facteurs d’influence sur la prestation et donc sur la performance.
Parmi ces facteurs, on compte :
Le type de sol ;
Le confort, la visibilité et la proximité des spectateurs
Les conditions aérodynamiques, comme l’exposition au vent ;
La luminosité et l’éclairage ;
L’acoustique, avec le traitement du son et le bruit du public ;
Les repères visuels et matériels sur le terrain pour les sportifs et le public ;
Les facteurs climatiques extérieurs, selon que l’infrastructure soit fermée ou ouverte ;
Le climat intérieur, selon qu’elle soit ventilée ou climatisée ; etc.
Tous ces éléments impactent la dimension psychologique susmentionnée, qui à son tour influence les dimensions physiologique et mécanique, affectant directement la prestation du sportif.
Mais ce n’est pas tout : le type et la configuration d’une infrastructure sportive engendre également un relationnel sociologique particulier. Les ambiances varient d’un stade à un autre. La configuration, les facilités et le confort proposés influencent le comportement des spectateurs, et par extrapolation celui du public entier. Ce comportement engendre une façon spécifique d’apprécier la prestation du sportif. Par exemple, la proximité entre le public et les joueurs joue un rôle important : des supporters proches, avec une visibilité sans entrave, sont plus empathiques que des spectateurs éloignés. Le supporter proche apprécie mieux l’effort et devient plus tolérant envers le sportif.
Ainsi, les programmes d’emploi et l’architecture d’une infrastructure sportive deviennent un facteur d’influence sur la performance des athlètes. Une configuration finale bien étudiée est un facteur favorisant la performance, ce qui souligne l’importance de considérer ces données avant toute étude ou proposition de projet de construction d’une infrastructure sportive.
Ces évidences ont probablement été prises en compte lors de la conception et de la réalisation du Stade d’Athlétisme, dit Stade Olympique, construit en seulement 8 mois au Complexe Sportif Prince Moulay Abdallah, à la place de l’Institut National d’Athlétisme, édifié au début des années 90, là où ont émergé la quasi-totalité des grandes pépites de l’athlétisme marocain.
C’est ainsi que s’expliquent les résultats exceptionnels réalisés lors de la dernière édition du Meeting Diamond League Mohammed VI à Rabat : trois meilleures performances mondiales et cinq records du meeting, un exploit remarquable.
Les 8 minutes 11 secondes 49 centièmes de la Kényane Beatrice Chebet, deuxième performance mondiale de tous les temps sur 3000 m, illustrent parfaitement la symbiose entre le potentiel de l’athlète et les conditions qui lui sont offertes pour s’exprimer. Elle aura marqué l'histoire de l'athlétisme mondial. C’est également le cas de la performance du champion marocain Soufiane El Bekkali sur 3000 m steeple, devant son public et sur une piste dont il a loué les qualités. Jamais il n’avait réalisé une telle performance en début de saison : 8 minutes 00 secondes 47 centièmes, un temps très fort pour le mois de mai, entraînant dans son sillage l’Allemand Frederick Ruppert, qui n’oubliera jamais sa course à Rabat, pulvérisant le record de son pays et signant la troisième performance européenne de tous les temps. Il est désormais un prétendant sérieux à une médaille aux championnats du monde prévus à Tokyo. La performance de Femke Bol sur 400 m haies dames est également à souligner: 52sec 46 st du lourd.
Une autre performance notable est celle de Tshesipo Masalela, venu du Botswana, qui a signé 1 minute 42 secondes 70 centièmes. Ce ne sont là quelques exemples parmi tant de prestations remarquables réalisées pour l'inauguration de ce stade olympique marocain.
En somme, le Maroc peut être fier d’une telle réalisation, qui s’inscrira sûrement dans les records du Guinness, car jamais une infrastructure sportive d’une telle envergure n’a été réalisée en si peu de temps, tout en respectant les normes et la qualité requises.
Le président de la Confédération Africaine d’Athlétisme et de CASOL, la toute récente Association des Confédérations Africaines des Sports Olympiques, n’a pas caché sa fierté, inscrivant cette réalisation dans le cadre du soutien du Maroc au mouvement sportif africain en général, et à l’athlétisme en particulier. Il a rappelé que le Royaume est le seul pays africain à accueillir une étape de la Diamond League d’athlétisme. Bien évidemment qu'il souhaiterait y voir se dérouler prochainement les championnats d’Afrique d’athlétisme.
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Maroc-États-Unis et Cote d’Ivoire : La nouvelle donne stratégique pour renforcer la lutte antiterroriste au Sahel
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Le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, a reçu le 24 avril 2025 à Abidjan l’ambassadrice des États-Unis en Côte d’Ivoire, Jessica Davis Ba, accompagnée du général Michael Langley, fameux commandant d’AFRICOM. La rencontre ne peut que s’inscrire dans une dynamique géostratégique majeure où la Côte d’Ivoire, le Maroc, les États-Unis et les pays du G5 Sahel renforcent leur coopération pour lutter contre la menace terroriste transnationale qui déstabilise le Sahel et l’Afrique du Nord, depuis assez longtemps. Le pacte conclu en Algérie sous Bouteflika avec des groupes armés, faut il le rappeler, a déplacé la menace vers le sud du pays, accentuant l’instabilité sahélienne, et ce après une guerre ayant fait plus de 250 000 morts algériens.
Dans cette nouvelle architecture sécuritaire, la Côte d’Ivoire se positionne comme un acteur clé au sud des zones instables. Washington y intensifie sa présence militaire avec une base de drones à Bouaké et un don de 12 véhicules blindés pour renforcer la défense ivoirienne, notamment dans les zones exposées au terrorisme. Ce partenariat inclut aussi la formation des forces ivoiriennes et la mise en place d’infrastructures de maintenance, illustrant une coopération appelée à se prolonger dans le temps. Les exercices conjoints à Bingerville, toujours en Cote d'Ivoire, montrent la montée en puissance des forces ivoiriennes en synergie avec les États-Unis, consolidant un maillon essentiel de la sécurité ouest-africaine. La Côte d’Ivoire, alliée historique du Maroc par ailleurs, devient ainsi un acteur central de cette cohésion régionale. Cela ne pouvait se faire sans que Rabat ne soit informée et peut être même qu'elle a joué un rôle de facilitateur au préalable.
Le Maroc lui, s’impose comme un acteur clé de la lutte antiterroriste en Afrique du Nord et au Sahel, coordonnant ses actions avec le G5 Sahel, la plateforme la plus efficace contre les groupes djihadistes divers; en fait de simples gangsters. Sa participation intense à des exercices militaires comme African Lion 2025, notamment dans ses provinces du sud, renforce la coordination avec les forces américaines, africaines et au delà. La formation au maniement du système d’artillerie mobile HIMARS par exemple, témoignent de la profondeur stratégique du partenariat Royaume du Maroc-États-Unis.
Cette nouvelle cohésion régionale fait du Royaume un stabilisateur majeur, promouvant une approche multilatérale face au terrorisme, aux trafics illicites et aux conflits hybrides; La région sahélo-saharienne, aujourd’hui alignée sur le Maroc, faisant face à des menaces complexes, notamment la porosité entre mouvements séparatistes comme le Front Polisario et les réseaux terroristes. Le sud algérien est quant à lui, devenu une zone de non-droit propice aux trafics et djihadismes multiforme, menaçant la stabilité régionale. Le Mali d'ailleurs dénonce de plus en plus ouvertement, l’ingérence algérienne et son soutien aux groupes terroristes, tandis que la Mauritanie vient de fermer sa frontière avec l’Algérie près de Tindouf, terroir du Polisario. L'Algérie au pire, si elle n'encourage ouvertement pas, tolère tout de même que son sol soit une zone de repli stratégique et un pourvoyeur notamment de carburant, ce qui est vital pour le maintien en vie et les activités des différents groupes.
La Force conjointe du G5 Sahel même remodelé après le retrait des français de la région, reste tout de même limitée par un déficit de financement et d’équipements, soulignant l’urgence d’un soutien international renforcé.
La montée en puissance militaire ivoirienne, la coopération avec le Maroc et l’appui américain s’inscrivent donc dans une stratégie régionale globale pour contenir ces menaces. L’Algérie, malgré elle, est un partenaire, sous pression, hébergeant depuis plus de 50 ans le Front Polisario. De plus en plus celui ci est qualifié d’organisation terroriste et le sera bientôt aux USA par la force de la loi. En mai 2025, l’escale du destroyer américain USS Forrest Sherman à Alger et des exercices navals conjoints avec ce pays, traduisent la volonté américaine de maintenir une présence stratégique en Méditerranée impliquant ainsi davantage Alger dans la lutte antiterroriste. Le mémorandum d’entente signé en janvier 2025 entre Washington et Alger souligne cette responsabilisation accrue face aux menaces aux frontières sud algériennes.
La région se dirige donc vers une nouvelle architecture sécuritaire. La rencontre d’Abidjan et l’ampleur des manœuvres au sud du Maroc illustrent une mutation profonde de la coopération sécuritaire en Afrique de l’Ouest et du Nord. La montée en puissance du Maroc comme acteur central, associée à un partenariat renforcé entre Côte d’Ivoire, États-Unis et G5 Sahel, dessine cette nouvelle architecture géostratégique plus cohérente et voulue plus efficace.
On peut ici aussi dans le même sens, évoquer les différents déplacements récents de responsables émiratis dans la région et la toute fraiche visite du fils du Maréchal Haftar, le général Sadam Haftar au Niger, ses visites précédents au Burkina et même en Israël, il y a quelques temps.
L’étau se resserre ainsi sur les groupes terroristes, désormais coupés de leurs refuges stratégiques. Leur dernier recours reste le nord via l’Algérie et la Libye, où les conflits internes compliquent la lutte. Cette démarche régionale multilatérale apparaît comme la meilleure réponse pour restaurer stabilité et sécurité dans une région en mutation accélérée par des changements politiques récents.
Le Maroc, premier à s’adapter à ces évolutions, récolte les fruits de sa stratégie de non ingérence, en scellant une complémentarité économique et stratégique forte avec ses partenaires.
De Rabat à Abidjan, aucune zone n’échappe plus à cette dynamique économique et sécuritaire voulue par Sa Majesté le Roi. Les positions d’Alger, désormais bancales, et son discours belliqueux envers ses voisins n’impressionnent plus. Le glas a sonné pour les groupes extrémistes du désert, notamment le Polisario et son rôle ambigu depuis une demi-siècle déjà.
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Économie informelle au Maroc : un libéralisme créateur de richesse et un pilier social
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Le récent rapport régional de la Banque mondiale, publié en avril 2025, présente l'économie informelle au Maroc comme un frein majeur au développement économique, soulignant que 83 % des entreprises y évoluent hors du cadre légal. Selon cette institution cela limiterait la croissance, la productivité, et la formalisation du secteur privé.
Ce point de vue, qui confond probablement économie informelle et fraude économique, bien qu'appuyé par des données sur la faible croissance et les obstacles structurels, mérite une critique nuancée qui met en lumière les aspects positifs et dynamiques de l'économie informelle, notamment en tant qu'expression d'un libéralisme créateur de richesse, une soupape sociale, un créateur d'emplois et un facteur de stabilité politique.
Le discours développé par la Banque Mondiale à ce sujet devrait plutôt être accueilli avec circonspection.
La prise en compte de cette manne économique au contraire permettrait de revisiter intelligemment les critères de calcul et d’appréciation de la croissance, la rendre plus intelligente et surtout plus liée à la réaliste des choses. Ainsi le Taux de croissance du Maroc par exemple serait probablement beaucoup plus élevé que ce qui est affiché.
Contrairement à la vision qui la présente comme un poids, l’économie informelle au Maroc joue un rôle crucial dans la création d’emplois et la génération de revenus, surtout pour une large part de population. Le secteur informel représenterait entre 60 et 70 % de l’emploi total au Maroc et contribuerait à hauteur de 40 à 60 % du PIB, avec une forte concentration dans les micro-services et le micro-commerce, qui constituent 91 % des emplois informels. Cette dynamique illustre une forme de libéralisme économique spontané, où des acteurs individuels, souvent mono-artisans ou petits commerçants, s’engagent dans des activités entrepreneuriales sans attendre l’intervention ou la régulation étatique.
Cette économie informelle est donc une manifestation concrète du libéralisme économique au sens d’Adam Smith, où la « main invisible » organise les échanges et harmonise les intérêts individuels et collectifs, contribuant ainsi à la richesse globale. Elle permet à des millions de Marocains de survivre, d’échapper au chômage et de participer à la vie économique, ce qui est une forme de libéralisme créateur de richesse à la base et non d’une tare.
L’économie informelle agit aussi comme une soupape sociale essentielle. En l’absence d’amortisseurs sociaux solides comme l’assurance chômage ou la protection sociale qui est en train tout de même des se mettre en place, elle offre un filet de sécurité aux populations vulnérables, notamment dans les zones rurales et urbaines pauvres. Cette fonction sociale contribue à la stabilité politique en évitant que les frustrations liées au chômage et à la pauvreté ne débouchent sur des tensions sociales majeures.
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) n’a-t-il pas souligné que l’informel permet une offre de biens et services adaptés au pouvoir d’achat des classes modestes, évitant ainsi une exclusion économique plus grave. Cette régulation sociale par l’économie informelle est un facteur de cohésion et de résilience face aux crises économiques. Cela a été évident pendant la période du Covid.
L’économie informelle offre également une flexibilité que le secteur formel ne peut pas toujours garantir. Les entreprises formelles qui s’approvisionnent auprès de fournisseurs informels bénéficient de coûts de production réduits, d’une plus grande flexibilité dans les volumes et les délais, et peuvent ainsi améliorer leur compétitivité sur les marchés, y compris à l’export. Cette interaction entre formel et informel crée un écosystème économique où le libéralisme économique s’exprime pleinement par la liberté d’initiative et la recherche d’efficience.
La critique dominante qui associe l’informalité à une faible productivité et à une concurrence déloyale oublie que le secteur informel est souvent le reflet d’une adaptation pragmatique, intelligente et novatrice à des contraintes institutionnelles et réglementaires lourdes. C’est là le génie humain boosté par l’instant de survie.
La simplification des procédures, la réduction des charges fiscales et une meilleure qualité de l’environnement institutionnel peuvent favoriser la formalisation, mais il faut aussi reconnaître que l’informel est une réponse créative et libérale aux obstacles existants.
L’économie informelle au Maroc ne doit pas être perçue du tout comme un frein au développement, mais aussi comme une expression vivante d’un libéralisme économique créateur de richesse, un moteur d’emploi et une soupape sociale essentielle. Elle contribue à la stabilité politique en offrant des opportunités économiques aux populations marginalisées et en assurant une certaine cohésion sociale. Chercher à affronter cette économie par des mesures contraignantes alors qu’elle est créatrice de richesse, au lieu de mettre en place une politique de flexibilité et d’adaptation aux besoins réels et aux véritables contraintes, c’est bloquer l’initiative et favoriser la fronde et l’instabilité sociale. Plutôt que de chercher à l’éliminer, les politiques publiques gagneraient à reconnaître son rôle, à accompagner sa transition vers la formalité tout en préservant sa capacité d’innovation et d’adaptation. Ce faisant, le secteur informel peut devenir un véritable levier de développement inclusif et durable au Maroc.
La Banque mondiale et ceux qui à chaque occasion s'élèvent contre cette économie de créativité que ce soit des gouvernants ou des gens de l'économie dite formelle, se trompent largement en mettant cette économie au banc des accusés sans tenir compte des réalités de ce qu'elle apporte vraiment aux populations. Le gouvernement marocain et sans doute ceux des pays dans la même situation ne devrait aucunement tenir compte des avis mal inspirés voire des certitudes hors sol. Ils devraient au contraire soutenir cette économie avec de l'accompagnement et de la tolérance avec une vision d'insertion et d'intégration progressive dans le tissu économique fiscalisé...
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Entre deals et géopolitique : Trump snobe Israël et mise sur les monarchies du Golfe
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Le 13 mai 2025, Donald Trump a lancé la première grande tournée internationale de son second mandat. Là où l’on attendait une escale à Jérusalem, symbole de l’alliance solide entre les États-Unis et Israël, le président surprend par un itinéraire réservé exclusivement aux trois géants du Golfe : Arabie saoudite, Qatar et Émirats arabes unis. Israël, voisin et partenaire historique, est laissé de côté. Ce choix marque un virage majeur dans la diplomatie américaine et rebat les cartes régionales peut être. S’agit-il d’une simple stratégie économique ou d’un repositionnement géopolitique plus significatif ?
Dès Riyad, le ton est donné : Trump privilégie les affaires.
L’Arabie saoudite dans un faste inédit, peu habituel pour un américain, annonce un investissement colossal de 600 milliards de dollars dans l’économie américaine, que Trump veut porter à 1 000 milliards sur quatre ans. Les secteurs concernés : la défense, l'énergie, la technologie, les infrastructures et surtout l'armement, gênent sans doute Israël. La commande militaire américaine atteint 142 milliards de dollars, illustrant la priorité de la Maison-Blanche de sécuriser l’avenir économique des États-Unis grâce aux partenariats solides que sont les monarchies du Golfe, celles ci ne veulent plus être de simples pétromonarchies aux yeux du monde. L’Arabie saoudite est un pilier économique mondial. Elle arrive même à pousser Trump à lever les sanctions américaines sur la Syrie ?
À Doha, dans un peu plus de faste, le Qatar signe des accords historiques de près de 1 200 milliards de dollars, incluant la vente d’avions Boeing, des moteurs GE Aerospace à Qatar Airways. Il offre sans gêne à Trump un avion de près d’un demi-milliard de dollars.
Les Émirats arabes unis, au summum du faste, offrent encore plus sans doute. Ils s’engagent à investir 1 400 milliards de dollars sur dix ans dans l’économie américaine, misant sur l’intelligence artificielle et les infrastructures numériques.
A chaque étape un forum d’investissement réunit, les géants de la Silicon Valley et de Wall Street qui sont là, preuve que Washington veut ancrer durablement ses liens économiques avec le Golfe. Trump présente ainsi à son électorat des résultats concrets, renforçant sa stature de « dealmaker » et garantissant la prospérité américaine sur un long terme.
Finalement, il sécurise emploi et prospérité en renégociant les droits de douane et en obligeant les capitaux à travailler d’abord aux États-Unis. Tout se tient.
Mais pourquoi Israël, allié de toujours, est-il exclu de cette tournée inédite ? La réponse réside certainement dans ce qu'impose le contexte régional explosif : la guerre à Gaza fait rage, la crise humanitaire s’y aggravant, les négociations entre Arabie saoudite et Israël sont au point mort. Une visite à Jérusalem aurait été perçue comme une provocation, risquant de compromettre les accords économiques tant importants pour Trump.
De plus, la proposition du président de transformer Gaza en « Riviera du Moyen-Orient » a été mal accueillie par les pays arabo-musulmans. La Maison-Blanche, consciente des tensions, évite ainsi les dossiers symboliques et se concentre sur la stabilité régionale et les accords économiques. Trump mise sur la prudence et le pragmatisme, fidèle à son slogan « America First ». Le reste peut attendre.
Ce choix n’est pas une punition envers Netanyahou, malgré la tension palpable entre les deux hommes, mais elle traduit une évolution profonde dans la relation Washington-Jérusalem. Si Trump avait fait d’Israël une priorité lors de son premier mandat, il adopte aujourd’hui une approche plus nuancée, voire pragmatique. Israël coûte trop cher aux Américains et Trump cherche de l'argent pour son pays lourdement endetté. Les divergences stratégiques avec l'actuel Israël sont nombreuses : gestion de Gaza, nucléaire iranien, normalisation avec Riyad. Mais Trump devra encore composer avec un Netanyahou intransigeant, dont la ligne dure complique les ambitions américaines.
Soutenir Israël sans réserve, c’est risquer tout de même de perdre des opportunités économiques auprès des monarchies du Golfe. En réservant sa tournée à ces pays, Trump envoie un signal clair : la diplomatie américaine privilégie désormais les intérêts économiques et la recherche de nouveaux équilibres régionaux, même au prix d’un éloignement temporaire de l’allié historique. Le message s’adresse aussi aux électeurs israéliens et à l’opinion internationale : l’ère des fidélités automatiques cède la place à une realpolitik où chaque partenariat est évalué à l’aune de ses bénéfices concrets.
Ce repositionnement rompt avec des décennies de diplomatie américaine où Israël occupait toujours une place centrale lors des visites présidentielles. Désormais, la Maison-Blanche privilégie les résultats tangibles et les alliances générant des bénéfices pour l’économie américaine et la stature internationale de son président. Vance, le vice-président, consolide aussi son positionnement pour la prochaine échéance américaine dans moins de quatre ans. Les Républicains peuvent jubiler.
En somme, l’absence d’Israël dans la tournée moyen-orientale de Trump s’explique par la priorité donnée aux enjeux économiques, la prudence face au contexte explosif, et la volonté de redéfinir les équilibres stratégiques au profit des États-Unis. Ce choix pourrait redessiner la carte des alliances au Moyen-Orient, annonçant une ère où la diplomatie américaine sera guidée par la recherche de retombées économiques et de stabilité régionale, quitte à bousculer les traditions et surprendre les alliés.
Israël reste un partenaire incontournable, mais ne peut rivaliser par son volume avec les opportunités offertes par le Golfe. Pour Trump, la priorité est claire : « America First », y compris dans la redéfinition des alliances au Moyen-Orient. Cette stratégie, si elle réussit économiquement, pourrait avoir des conséquences durables sur la dynamique régionale et la place d’Israël dans la diplomatie américaine. Le lecteur israélien doit intégrer cette nouvelle donne. Les partis d’opposition devraient saisir l’opportunité pour faire taire les extrémistes qui dominent la politique.
L’avenir d’Israël passe fatalement par la paix régionale, ce qui implique aussi le droit du peuple palestinien à vivre en paix. C’est le prochain épisode du feuilleton. Les monarchies du Golfe investissent au service des États-Unis mais deviennent aussi plus exigeantes sur cette question.
Le Moyen-Orient, berceau des religions et d’une grande part de la civilisation humaine, longtemps théâtre de rivalités idéologiques, devient le terrain d’une nouvelle realpolitik américaine.
Donald Trump, fidèle à son style, privilégie les deals et les résultats, quitte à bouleverser les codes. L’exclusion d’Israël n’est pas un oubli, mais le signe d’un repositionnement stratégique qui pourrait refaçonner l’avenir de la région et du monde.
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Entre deals et géopolitique : Trump snobe Israël et mise sur les monarchies du Golfe
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Maroc: les provinces du sud nouvel eldorado pour l'investissement...
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Les provinces du Sud du Maroc connaissent depuis plusieurs années une dynamique exceptionnelle d’investissement. De nombreux pays et entreprises internationales, et non des moindres, sont attirés par le potentiel de la région, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables, des infrastructures et de l’industrie. Cela s’inscrit dans la stratégie du Royaume visant à transformer ces territoires en pôles d'innovation et de développement durable, en consolidant leur intégration économique au niveau national et continental. Le port Atlantique de Dakhla est notamment conçu pour le désenclavement des pays du Sahel, dans une perspective d’intégration économique régionale élargie.
Contrairement aux allégations d'Alger, ces régions bénéficient d’un climat de paix et de sécurité, propice à la vie et à l’investissement. Le développement exponentiel observé résulte d’une stratégie ambitieuse, soutenue par un engagement financier massif de l’État marocain comme locomotive et par l’apport de partenaires internationaux. Depuis le lancement du Nouveau Modèle de Développement des Provinces du Sud en 2015 par Sa Majesté le Roi, plus de 8,3 milliards d’euros ont été investis dans les infrastructures, l’énergie, l’agriculture, l’industrie, le tourisme et les services sociaux.
Les provinces sont ainsi devenues un pôle majeur pour la production d’énergies renouvelables, en particulier l’éolien et le solaire. En 2024, la capacité installée a atteint 1,3 GW, pour un investissement cumulé d'environ 2 milliards d’euros, représentant 21 % de la production nationale d’énergie propre. Des projets d’envergure, comme Noor Laâyoune et Noor Boujdour, d’une capacité de 100 MW, illustrent parfaitement cette orientation. Deux milliards d'euros supplémentaires sont projetés pour produire 1,6 GW de capacité future. L’innovation se manifeste aussi par l’émergence de l’hydrogène vert, avec des projets pilotes lancés en 2024 dans les régions de Guelmim-Oued Noun, Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab.
Les provinces du Sud disposent aussi d’importantes ressources minières, notamment en phosphates. L’Office Chérifien des Phosphates, pour 7,18 milliards de dirhams, a développé un nouveau complexe d’engrais à Laâyoune et initié un port phosphatier pour pas moins de 5,26 milliards de dirhams. L’industrie minière contribue amplement à la création d’emplois et à la diversification économique dans la région.
La pêche constitue par ailleurs l’un des principaux moteurs économiques dans ces provinces, représentant près de 39 % de l’activité locale. Les industries de transformation, le développement de l’aquaculture et la valorisation des produits de la mer sont des axes d’investissement majeurs, soutenus par des ports modernes et un réseau autoroutier qui facilitent l’exportation.
L’agriculture à haute valeur ajoutée, adaptée aux conditions arides, bénéficie d’investissements dans l’irrigation, le dessalement et la modernisation des exploitations. Le secteur s’est également développé grâce à la création de zones industrielles dédiées à la transformation et au stockage des produits.
Des projets structurants, tels que la voie express Tiznit-Dakhla, longue de 1 055 km, réalisée en un temps record, et le port Dakhla Atlantique, qui mobilise près d’un milliard d’euros, renforcent l’intégration des provinces du Sud au marché national et africain, positionnant la région comme un hub logistique vers l’Afrique subsaharienne et comme une porte grande ouverte vers les Amériques et l’Europe.
Dakhla, dans les liaisons commerciales, va donc jouer le rôle qu’était celui d’Essaouira, appelé Port de Tombouctou en son temps. Sa Majesté le Roi a vu juste, et les pays du Sahel, très pragmatiques après les changements de régime, ont adhéré à sa vision.
Le tourisme balnéaire, écologique et de niche se développe de façon exponentielle, avec des investissements dans l’hôtellerie, les stations balnéaires et les circuits d’écotourisme. L’artisanat local, pour sa part, bénéficie de programmes de valorisation, participant ainsi à l’attractivité touristique.
Les secteurs dits sociaux ne sont pas en reste. Des investissements majeurs sont réalisés dans la santé, à l’instar du CHU de Laâyoune, qui a mobilisé la bagatelle de 0,11 milliard d’euros ; dans l’éducation et la formation professionnelle, afin d’accompagner la croissance démographique et économique. Nombreuses sont les facultés entrées en service au profit de la jeunesse de la région. Le développement des services - banques, assurances et télécommunications - accompagne intelligemment la dynamique des autres secteurs.
Les autorités locales, parfaitement inscrites dans cette logique, multiplient les partenariats public-privé pour accélérer la réalisation des projets et mutualiser les ressources. Ces initiatives favorisent la création d’emplois, l’amélioration des conditions de vie et l’autonomisation des populations locales, tout en renforçant la stabilité et l’attractivité du territoire. À titre d’exemple, l’Agence française de développement (AFD) vient d’annoncer un investissement de 150 millions d’euros pour soutenir des projets structurants et accompagner le développement régional, illustrant la nouvelle dynamique insufflée par le partenariat renforcé entre le Maroc et la France.
Grâce à l’innovation, à la durabilité et à l’inclusion, le Maroc transforme donc ses provinces du Sud en moteurs de croissance, au bénéfice du pays et du continent africain tout entier. Un véritable modèle de développement intégré et résilient.
Cette dynamique de développement et d’intégration des provinces du Sud suscite une vive colère de l’Algérie et du groupuscule séparatiste qu’elle sponsorise. Le Polisario, en perdition, multiplie les provocations, notamment en bloquant des convois logistiques de la MINURSO et en brandissant des menaces terroristes contre les investisseurs étrangers, dans une tentative désespérée de perturber le développement régional et d’internationaliser le conflit.
L’Algérie, quant à elle, dépassée et embourbée dans un anachronisme bizarre, exprime une hostilité profonde envers le modèle marocain d’autonomie avancée. Elle le perçoit comme une menace directe à ses ambitions régionales et à sa politique de soutien au Polisario. Alger dénonce fermement les projets marocains dans les provinces du Sud, les qualifiant de coloniaux et d’illégitimes. Elle s’emploie, sans succès, à isoler le Maroc sur le plan diplomatique, mais force est de constater qu’il ne lui reste en fait comme soutien que l’Afrique, mais pour combien de temps encore ? Des voix au sein même de l’ANC demandent ardemment au gouvernement de changer de position vis-à-vis du Royaume, devenu un acteur diplomatique majeur.
Malgré ces manœuvres, le Maroc, imperturbable, persiste dans sa stratégie de développement durable et inclusif, consolidant ainsi sa souveraineté et son rôle de leader régional. Ses partenaires s’appellent l’Europe, les USA, la Chine, la France, l’Espagne, la Russie et tant d'autres.
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Les violences dans les stades : un phénomène social très complexe
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Les violences dans les stades et leurs abords ne relèvent pas uniquement de la passion sportive. Elles traduisent des tensions sociales profondes, des fragilités individuelles et possiblement des dysfonctionnements institutionnels. Comprendre ce phénomène requière implicitement une analyse de l’ensemble des facteurs personnels, sociaux et organisationnels qui favorisent ces débordements plus que fréquents.
La majorité des jeunes impliqués dans ces violences, notamment lors des matchs de football, proviennent souvent de milieux précaires, marqués par des repères familiaux fragiles et un fort sentiment d’exclusion sociale, culturel et économique. Le besoin de reconnaissance pousse certains parmi eux à rejoindre des groupes radicaux de supporters, où la violence devient un moyen d’affirmer leur identité, de gagner en notoriété et en respect. Les affrontements avant, pendant et après les matchs sont autant d’occasions pour asseoir cette reconnaissance, affirmer une certaine popularité voire consacrer un leadership.
L’identification et la sanction des fauteurs de troubles bien évidemment limitées, renforce le sentiment d’impunité et même de supériorité par rapport aux lois et aux forces de l'ordre. L’anonymat dans la foule et des contrôles qui ne peuvent que insuffisants facilitent les actes violents, souvent orchestrés par des leaders se mettant rapidement en retrait.
L’instabilité familiale, les échecs scolaires, l’immaturité affective, l’impulsivité de l'adolescence et les difficultés à gérer les émotions, s’ajoutent aux carences éducatives et psychologiques, favorisant le passage à l’acte. Les fragilités cognitives, les troubles de l’attention ou un QI inférieur à la moyenne, ainsi que l’absence de programmes d’intégration efficaces, compliquent encore l’insertion sociale et scolaire, augmentant le risque de marginalisation.
Les causes structurelles et institutionnelles jouent un rôle déterminant par ailleurs. Les clubs sportifs, souvent peu impliqués dans la gestion éducative et sociale de leurs supporters, se dédouanent de leur responsabilité, la reportant sur les services de sécurité. Cette gestion opaque et insuffisamment coordonnée entre acteurs, rend les matchs de plus en plus coûteux en termes de sécurité et d’image.
Les jeunes livrés à eux-mêmes, sans perspectives, sont des cibles faciles pour des groupes criminels ou extrémistes qui exploitent la passion sportive pour diffuser des messages violents et de plus en plus politiques. Le manque d’infrastructures sportives et culturelles dans les quartiers défavorisés pousse ces jeunes à trouver dans les groupes de supporters un exutoire à leurs frustrations. Les réseaux sociaux amplifient la diffusion des tensions et des discours haineux, accentuant la violence.
La dégradation de la santé publique, la chute de l’éducation, l’accroissement des inégalités sociales et le sentiment d’injustice nourrissent cette violence endémique. Au Maroc, par exemple, 1,7 million de jeunes entre 15 et 24 ans sont des NEET, et près de 280 000 élèves quittent chaque année le système éducatif sans qualification, favorisant marginalisation et adhésion à des groupes violents. Aujourd'hui ces groupes gravitent quasiment autour de toutes les équipes de football, indépendamment du niveau de compétition, des résultats et de la localisation géographique du club.
Il ne s’agit pas seulement d’un constat.
La violence autour du sport n'est pas une fatalité.
L’éducation civique, abandonnée au profit de méthodes et de contenus scolaires prouvés inefficaces, doit être réintroduite avec un accent fort sur le respect de l'autre et des biens communs, la tolérance et le fair-play, dès le plus jeune âge, via des campagnes permanentes de sensibilisation dans les écoles et clubs sportifs.
Le renforcement de l’autorité judiciaire, avec des sanctions rapides, exemplaires et systématiques, intégrant la responsabilité familiale pour les moins de 16 ans, est nécessaire. Le développement d’infrastructures de proximité, avec accès libre et activités encadrées gratuites, doit être poursuivi. Les collectivités locales sont dans le devoir de s’impliquer en recrutant du personnel éducatif pour encadrer les jeunes dans les quartiers et en proposant des programmes extrascolaires, ateliers éducatifs, activités sportives et écoles de la deuxième chance.
Les clubs sportifs doivent assumer leur responsabilité par plus de transparence, l’adoption d’une charte éthique de gestion des spectateurs, la formation des encadrants, le dialogue avec les supporters et la gestion directe des matchs. Ils doivent ouvertement signifier leur condamnation et leur désolidarisation des groupes violents et ne plus s'en accommoder.
Une meilleure collaboration entre écoles, familles, clubs et autorités est indispensable pour un encadrement global des jeunes. Des exemples européens, comme Eurofan en Belgique, la Convention européenne sur la violence dans les stades, ou les programmes éducatifs en Allemagne et au Royaume-Uni, montrent l’efficacité de la prévention, du dialogue, de la médiation et des technologies avancées (vidéosurveillance, reconnaissance faciale).
Les violences dans les stades sont le reflet de fractures sociales, d’exclusion et d’un manque de repères. La solution réside dans une approche globale : prévention, éducation, intégration sociale, gestion professionnelle des clubs et coopération institutionnelle.
Le sport doit redevenir un vecteur d’intégration, de respect et de cohésion sociale: une responsabilité notoirement collective.
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Le Gazoduc Afrique Atlantique : Un projet stratégique au cœur de la rivalité régionale
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Alors que les médias algériens s'obstinent à dénigrer le projet de gazoduc Nigeria Maroc, également appelé Gazoduc Afrique Atlantique (GAA), ce mégaprojet d’envergure transcontinentale suscite, paradoxalement, un intérêt grandissant et un soutien international croissant. Plus qu’un simple tuyau, le GAA incarne une vision ambitieuse de coopération Sud-Sud, d’intégration régionale et de développement durable, traversant des pays souvent enclavés et fragiles, et offrant un complément et ou une alternative crédible de gaz pour l’Europe.
Le GAA vise à transporter jusqu’à 30 milliards de m3 de gaz par an, depuis les riches gisements nigérians, passant par une quinzaine de pays d’Afrique de l’Ouest, jusqu’au Maroc, puis vers l’Europe via le détroit de Gibraltar. Cette capacité significative permettra non seulement de diversifier les sources d’approvisionnement énergétique de l’Europe, mais aussi et surtout de répondre aux besoins croissants en énergie des pays ouest-africains.
Contrairement au projet algérien de gazoduc transsaharien, plus court d’environ 1 500 km mais coûteux (près de 20 milliards usd) et traversant une zone instable, le GAA se distingue par son approche inclusive. Il ne s'agit pas que d'un conduit de transit vers l’Europe, mais d'un réseau énergétique régional qui va irriguer les pays riverains, permettant aux producteurs d’y injecter leurs gaz et aux autres d’en alimenter leur développement industriel, agricole et urbain.
Le GAA s’inscrit dans une logique de coopération Sud-Sud, fondé sur la solidarité, le partage d’expertise et la complémentarité économique. En traversant des pays souvent enclavés, le gazoduc contribuera à réduire leur isolement énergétique, à renforcer leurs infrastructures et à stimuler leur croissance économique.
Le choix d’un tracé majoritairement offshore jusqu’à Dakhla, puis onshore le long de la côte atlantique marocaine, illustre la volonté d’intégrer pleinement la région sahélo-saharienne dans un corridor énergétique moderne. Dakhla, qui deviendra un hub portuaire, industriel et logistique majeur, est appelé à jouer un rôle central dans cette dynamique, favorisant la création d’emplois, l’essor des activités industrielles et la diversification économique, point fort et atout majeur de la vision marocaine.
L’Algérie quant à elle, le perçoit comme une menace directe à sa position dominante dans le secteur énergétique régional. Son projet de gazoduc transsaharien, plus court, est limité à un rôle de simple transit du gaz nigérian vers l’Europe, sans véritable impact sur le développement des contrées traversés. En revanche, le GAA marocain propose une vision plus ambitieuse, intégrant un réseau régional qui va bénéficier à l’ensemble des partenaires et à leurs populations de plus en plus exigeantes.
L'animosité algérienne se manifeste par une intense campagne médiatique algérienne visant à minimiser la faisabilité du projet marocain. Au-delà des médias, l’Algérie multiplie les actions diplomatiques pour renforcer ses liens avec le Nigeria et accélérer son propre projet. Des délégations officielles se succèdent, tandis que sur les réseaux sociaux, des campagnes de dénigrement acharné, surement orchestrées, cherchent à discréditer le GAA.
Cet antagonisme s’inscrit dans une logique politique plus large, le Maroc étant
l’« ennemi classique » à affaiblir. L'entêtement idéologique conduit à des choix ridicules qui, paradoxalement, nuisent aux intérêts économiques et sociaux de l’Algérie elle-même. Le conflit artificiel autour du Sahara occidental est toujours en filigrane; La survie du Polisario mobilisant une grande part des ressources, des efforts et de l’attention du pouvoir algérien depuis 50 ans.
Contrairement aux affirmations algériennes, le GAA bénéficie d’un soutien solide de la part d’institutions financières et d’investisseurs importants. Les Émirats Arabes Unis (25 Milliards USD), la Banque Islamique de Développement, la Banque Européenne d’Investissement, le Fonds de l’OPEP pour le développement international, ainsi que les USA, ont manifesté leur intérêt et leur engagement dans le projet.
Sur le plan industriel, le groupe chinois Jingye Steel a déjà remporté le contrat des conduites métalliques, témoignant de la dimension internationale et industrielle du projet. Cette implication d’acteurs mondiaux renforce la crédibilité technique et financière du GAA et consolide l’adhésion à la volonté de faire de la région un pôle de développement et non plus un pourvoyeur d’immigration et de déplacements forcés des populations.
Le projet marocain est divisé en plusieurs phases, avec des études de faisabilité, d’ingénierie de base et environnementales, achevées ou en cours. Un appel d’offres est prévu afin d’accélérer la construction, avec une mise en service des premiers tronçons envisagée dès 2029.
Au-delà des enjeux énergétiques, le GAA s’inscrit dans une stratégie plus large de développement durable, de réduction de la pauvreté énergétique, de la pauvreté tout courte et de renforcement de la stabilité régionale. En favorisant l’intégration économique et la complémentarité entre les pays d’Afrique de l’Ouest, le projet contribuera à créer un environnement propice à l’investissement, à la création d’emplois, à la croissance inclusive et à la prospérité. C'est ce qui vient d'être consolidé dans la déclaration de Praia à l'occasion des la 5è réunion de l'African Atlantic States Process (AASP)
Cette approche contraste fortement avec la stratégie algérienne, qui reste focalisée sur la confrontation politique et idéologique, au détriment des opportunités économiques et sociales pour ses propres populations.
L’Algérie va jusqu’à ne pas intégrer l’émergence de nouveaux producteurs de gaz, notamment le Sénégal et la Mauritanie, qui participent activement au projet marocain. Ces pays adoptent une logique pragmatique, privilégiant le développement économique et la coopération régionale plutôt que les rivalités idéologiques. Le premier tronçon du GAA intègre justement ces États, illustrant une dynamique d’ouverture et de partenariat qui pourrait redessiner la carte énergétique de l’Afrique de l’Ouest.
Le Gazoduc Afrique Atlantique est plus qu’un simple projet d’infrastructure : il incarne une vision ambitieuse de coopération, d’intégration et de développement durable de l' Afrique de l'Ouest que les populations concernées ont parfaitement bien compris. Face à cette dynamique, l’Algérie semble toujours enfermée dans sa posture chronique de confrontation freinant son propre développement et hélas celui de la région.
À l’heure où les défis énergétiques, économiques et géopolitiques se multiplient, le GAA est un modèle d’avenir, fondé sur la complémentarité, la solidarité et l’innovation. Sa réussite pourrait ouvrir la voie à une nouvelle ère de prospérité partagée et de stabilité pour l’Afrique de l’Ouest et ses partenaires internationaux, n’en déplaise à ceux qui luttent contre, ceux qui ne veulent pas l’admettre ou simplement le comprendre.
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Maroc - Pays du Sahel: la formule gagnante...
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Depuis la proposition marocaine d'autonomie pour le Sahara occidental dans le cadre de l'intégrité territoriale du Maroc, en 2007, le Front Polisario subit des reculs importants tant sur le plan diplomatique qu'interne, dans ses camps sur le territoire algérien. Ces dernières semaines, la situation dans les camps de Tindouf s'est fortement dégradée, révélant un désordre croissant et une perte progressive de contrôle des populations.
Les séquestrés sont de plus en plus souvent en confrontation directe avec les forces de l’ordre algériennes encerclant les camps, dont la mission est de limiter les déplacements, de crainte d’un retour massif vers le Maroc. N’a-t-on pas vu des vidéos où des manifestantes crient, la voix métallique, « laissez-nous retourner au Maroc » ? Ces démonstrations ne sont pas inédites dans les camps, mais cette fois-ci, il est clairement et fortement scandé « Vive le Roi ». La population est désabusée et n’a plus peur d’affronter Brahim Ghali et consorts.
Dans cette ambiance au bord de l'anarchie, la violence et les affrontements armés dans les camps se multiplient, le véritable pouvoir étant de plus en plus entre les mains de bandes rivales, impliquées dans le trafic de drogue et de carburants, l’orpaillage sauvage et l’écoulement des aides reçues.
Pas plus tard que le week-end passé, des tirs nourris ont eu lieu dans le camp dit de Laâyoune (à ne pas confondre avec la belle ville de Laâyoune au Maroc) entre factions rivales. Impuissant, le Polisario n’est pas intervenu.
Au même moment, trois combattants du Polisario ont déserté, rejoignant les Forces Armées Royales marocaines près d’Oum Dreyga ; une fuite qui en annonce d'autres. Le Polisario est de plus en plus incapable d’imposer son autorité, en plus d'être décrié de l’intérieur même de ses propres structures.
La crise interne au Polisario suscite une inquiétude palpable à Alger, qui, plus que jamais, craint le chaos latent dans les camps, une véritable menace à l’ordre public et à l’équilibre régional. Jadis instrument d’influence algérienne, le mouvement, qui a toujours été une charge sécuritaire, devient maintenant un fardeau politique. Plusieurs scénarios sont même évoqués, allant du désarmement à la dissolution des milices armées, mais cela ne sera pas possible sans des tensions internes majeures en Algérie. Une probable guerre des généraux.
La situation d’instabilité accélérée est aggravée par une répression accrue, notamment de la part de l’armée algérienne, qui a ouvert le feu sur des civils des camps lors de manifestations, provoquant morts et blessés. Ce climat de violence et d’oppression alimente la colère des populations séquestrées, qui constatent, médusées, l’inaction de ceux supposés les défendre. Elles dénoncent ouvertement la passivité complice du Polisario face à ces agressions. Elles comprennent maintenant que ces soi-disant leaders ne sont en fait que des marionnettes inopérantes.
Conjuguée aux conditions de vie extrêmement difficiles, avec un accès restreint à l’eau, à l’éducation et aux soins médicaux, la situation est de plus en plus intenable pour les séquestrés, sous le joug de criminels et de trafiquants de tout genre.
Au Maroc, notamment dans les provinces du sud, cette situation dramatique inquiète de plus en plus. Sur les réseaux sociaux et dans la presse, d'innombrables voix dénoncent avec virulence cette situation. Elles alertent sur les souffrances gravissimes des femmes et des enfants dans les camps. De nombreuses ONG et observateurs internationaux appellent par ailleurs à une intervention urgente pour rétablir la sécurité et protéger les civils.
La crise sécuritaire majeure et les contestations populaires soutenues et quasi quotidiennes dans les camps de Tindouf surviennent à un moment difficile pour le pays hôte. Il vit mal la réaction à ses provocations de la part des pays du Sahel ; une réaction concertée et musclée qui semble le surprendre. Le régime algérien ne sait plus où donner de la tête entre les problèmes internes d’approvisionnement des populations en denrées de base et la grogne qu’ils provoquent ; la crise à Tindouf, l’affaiblissement exponentiel du Polisario et son isolement évident dans la région. Les pays du Sahel ont d’un commun accord fait leur choix : ils renforcent leur rapprochement tous azimuts avec le Maroc.
Le drone malien abattu début avril 2025 par l’armée algérienne va lui coûter très cher en termes de positionnement géopolitique. Comme quoi une « action hostile préméditée » non réfléchie peut engendrer des conséquences graves, voire une crise durable. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont collectivement rappelé leurs diplomates, provoquant une escalade diplomatique sans précédent avec l’Algérie, qui a répliqué en fermant son espace aérien aux avions et en rappelant ses ambassadeurs.
L’escalade avec Alger, qui semble s’installer durablement, a bien ouvert les yeux à ces pays. Ils avaient déjà sur la table la proposition d’ancrage à un projet marocain structurant, permettant leur ouverture sur l’Atlantique.
Le 28 avril 2025, Sa Majesté le Roi Mohammed VI recevait à Rabat les ministres des Affaires étrangères des trois pays en question en même temps, un tournant géostratégique important. L’initiative « Afrique Atlantique » est entérinée comme une facilitation de l’accès à l’océan, un fondement solide pour le développement économique et l’intégration commerciale des pays concernés. La dimension économique du projet est forte et celle politique puissante. Le Maroc est perçu comme un partenaire stratégique sérieux, engagé et notamment respectueux du principe de non-ingérence, ce qui contraste avec les tensions et le climat d’hostilité qui règnent entre l’Algérie et les régimes sahéliens nouveaux. Les trois pays ont réaffirmé leur adhésion totale à la vision marocaine ; leurs premiers diplomates respectifs ont souligné que cette alliance est un levier de croissance et de stabilité dans une région marquée par des crises sécuritaires et diplomatiques.
L’évolution récente s’inscrit donc dans le contexte régional où le Maroc consolide sa position face à l’affaiblissement du Polisario et à la crise interne dans les camps de Tindouf, tandis que l’Algérie voit son influence reculer devant la montée en puissance des voisins sahéliens qui se tournent vers Rabat pour des solutions économiques et sécuritaires. Ce réalignement régional est un facteur supplémentaire qui fragilise la position algérienne tant dans le dossier du Sahara que dans la gestion du Polisario.
La crise algérienne avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso, combinée au rapprochement stratégique de ces pays avec le Maroc sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, illustre donc un basculement géopolitique majeur au Sahel. Le nouveau contexte renforce la dynamique marocaine d’intégrité territoriale, tout en isolant davantage le Polisario et son sponsor : l’Algérie est très talentueuse quand il s'agit d'improviser ou de construire des crises avec son voisinage et au-delà.
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Benkirane n'oublies pas: les « écervelés », « ânes » et « microbes» sont aussi des électeurs ...
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Lors du meeting qu’il a présidé à l’occasion du 1er mai 2025, Abdelillah Benkirane, ancien-nouveau secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), s’est emporté avec une rare virulence, qualifiant d’« écervelés », de « microbes » et d’« ânes » les citoyens marocains qui privilégient les causes nationales et les placent avant celle de Gaza.
Adoptant un ton acerbe et un regard méprisant, il a violemment critiqué les partisans du slogan « Taza avant Gaza », dénonçant leur position tout en réaffirmant son attachement à la cause palestinienne. Pour Benkirane, cette frange de la société n’aurait pas saisi les véritables enjeux, en plaçant les intérêts nationaux marocains au premier plan. Il a délibérément amalgamé la question palestinienne avec celle du Hamas et de son contrôle sur Gaza, insinuant que le positionnement apparent majoritaire, qu’il critique avec impétuosité, se ferait au détriment de la solidarité avec la Palestine. Son discours, empreint de mépris et d’insultes, choque par l’emploi de termes aussi dégradants que « écervelés », « microbes » et « ânes » et par une formulation avilisante.
La sortie intervient dans un contexte où Benkirane multiplie les prises de position favorables au Hamas, notamment depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza en octobre 2023.
Cette posture radicale commence à susciter bien des interrogations, d’autant plus que lors du 9e congrès national du PJD, tenu à Rabat les 26 et 27 avril 2025, les propos incendiaires de deux invités étrangers ont été tenus sans aucune réaction dans la salle, même pas de la part de Benkirane, pourtant réputé pour son intransigeance et le fait qu’il ne laisse rien passer.
Un discours particulièrement idéologique et inquiétant a été prononcé par Doğan Bekin, vice-président du parti islamiste turc Yeniden Refah (Nouveau Parti de la Prospérité). Ce dernier a prophétisé le renversement des régimes musulmans entretenant des relations avec Israël, affirmant avec assurance que le PJD reprendrait le pouvoir au Maroc en tant que véritable représentant du peuple. Il a également évoqué la chute des régimes soutenus par l’Occident au profit de pouvoirs islamiques, un message supranational qui peut être interprété comme une remise en cause de la souveraineté marocaine et de ses intérêts nationaux.
L’absence de toute réaction face à ces propos donne l’impression que l’agenda idéologique international islamiste porté par Benkirane et ses alliés prime désormais sur les intérêts du Maroc. Cette situation est inacceptable. Le congrès pourtant national a ainsi pris des allures d’« internationale islamiste », avec la présence d’intervenants étrangers porteurs d’agendas contraires aux fondements et à la souveraineté de la nation marocaine.
Par ailleurs, la prestation d’un prédicateur mauritanien, Mohamed Hassan Ould Deddew, lors du même congrès, a également suscité l’étonnement. Connu pour son hostilité à la reconnaissance marocaine de la souveraineté sur le Sahara et pour sa radicalité, il a fermement rejeté la démarche américaine en la qualifiant de juridiquement nulle et contraire à la loi islamique. Président du Centre de formation des oulémas en Mauritanie (fermé en 2018) et figure influente de l’Union internationale des savants musulmans, financée par le Qatar, son intervention hostile à la souveraineté marocaine sur le Sahara est restée sans réponse de la part du PJD et de son aile religieuse, le Mouvement Unicité et Réforme (MUR). Ce silence est lourd de sens.
Il apparaît clairement que le PJD cherche à se renouveler et à reconquérir des voix pour les prochaines élections, en se positionnant comme défenseur des Palestiniens, des démunis et des causes populaires. Cependant, il convient de s’interroger sur les limites de cette stratégie, d’autant plus que le parti défie ouvertement les institutions et ne recule plus devant les insultes envers ses opposants.
La posture adoptée par Benkirane est contraire à l’éthique politique et au respect que tout homme politique se doit d'avoir envers son pays, ses lois, ses institutions et ses citoyens.
A-t-il oublié que ceux qu’il a insulté en ce premier mai 2025: les « écervelés », « ânes» et « microbes» sont aussi des électeurs ?
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Benkirane n'oublies pas: les « écervelés », « ânes » et « microbes» sont aussi des électeurs ...
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Message Royal à Benkirane: définition claire des règles du jeu...
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Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé un message de félicitations à Abdelilah Benkirane à l'occasion de sa réélection en tant que secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), lors de son Congrès national, le neuvième du genre. La lecture attentive des propos montre bien que le message dépasse le simple protocole habituel. Derrière la formule classique de courtoisie institutionnelle se cache une écriture politique subtile, fidèle au style du Palais, où chaque mot est pesé, chaque tournure significative.
Comme il est de coutume, le ton est à la fois cordial et mesuré et marque une reconnaissance de la trajectoire de Benkirane sur la scène nationale. Sa Majesté salue "le sens des responsabilités" de l’ancien chef de gouvernement et "son attachement aux constantes et valeurs sacrées de la nation". Les mots employés sonnent ici comme un rappel aux fondamentaux de la monarchie constitutionnelle et aux valeurs constitutives du Royaume. C'est le choix de toute une nation. N'est ce pas là un rappel sans ambiguïté ni interprétation possible d’une ligne rouge implicite. L’expression est diplomatique, mais elle rappelle à Benkirane et à l’ensemble des membres et factions du PJD, bien évidemment, que l’adhésion aux fondements de la constitution est la condition sine qua non de toute participation au jeu politique.
Plus encore, ce message arrive à un moment où le PJD tente de retrouver un second souffle après une débâcle électorale historique. En félicitant Benkirane, Sa Majesté salut indirectement ainsi son retour en politique. Cependant ne doit-on pas lire entre les lignes qu’il y a lieu pour ce parti de comprendre et d’intégrer définitivement que l’opposition est légitime, mais qu’elle doit rester dans le cadre des équilibres fixés par la constitution. Le message prend donc des allures de balise politique : encouragement à la responsabilité, mise en garde contre tout aventurisme.
Les propos de certains étrangers invités au congrès ont été plus qu’étonnants surtout qu’aucun rappel à l’ordre n’a été observé. De même on ne peut occulter la sortie du second de Benkirane qui quelques jours avant le congrès a commis des propos ahurissants, largement repris dans les réseaux sociaux; propos ayant soulevé beaucoup de questionnements quant à la nouvelle ligne du parti, puisqu’il semble bien qu’il y en ai une qui se profile.
Le parti doit définitivement assimiler que la religion n'a pas besoin de lui pour la défendre, le référentiel à l'Islam est un fondement de la constitution marocaine qui garanti également par ailleurs de très larges libertés individuelles et défend les minorités religieuses les considérant comme des composantes essentielles de la nation. Il se doit d'intégrer que la question de la Palestine est dans les priorités de la diplomatie marocaine et que ce n'est pas un sujet de campagne électorale. Son rôle doit implicitement rester éminemment politique, dans le cadre de ce que prévoit la constitution et rien d'autre.
Le message pourrait aussi être lu comme une manière de repositionner Benkirane dans le paysage politique, en le distinguant des autres voix critiques du système mais en lui rappelant que son parti est un parti comme les autres. Le message faut il le rappeler parle de parti "honorables". Un geste tactique, qui vise peut-être à redonner un rôle à une opposition encadrée et responsable, à l’heure où le paysage partisan marocain souffre d’un réel déficit de crédibilité, voire d’ancrage sociétal.
En somme, le message n’est pas qu’un geste symbolique uniquement : c’est une pièce d’un échiquier politique plus large, où il est essentiel et incontournable de gérer, avec prudence et finesse, les équilibres du pays.
Le message, tout en étant explicitement un acte protocolaire de félicitations, contient ainsi plusieurs éléments riches de sens et d'insinuations politiques.
Le Souverain tout en soulignant la confiance renouvelée placée en Benkirane pour diriger le PJD, tout en lui adressant ses vœux de pleine réussite dans la poursuite de ses missions, insiste particulièrement sur la nécessité de consolider la position du parti sur la scène politique nationale et de renforcer sa participation active aux côtés des autres formations politiques honorables. Cette insistance rappelle l'importance d'un engagement sérieux, responsable, au service de l'intérêt général et avec une empreinte bien nationale. Le cadre est bien clair et le champs d'action précis.
Sa Majesté met en avant l'accompagnement du processus de développement global mené sous sa conduite, visant à propulser le Maroc vers plus de modernité, de progrès et de prospérité. Cette référence explicite au leadership royal dans le développement national souligne que le PJD doit s'inscrire dans cette dynamique et soutenir avec transparence et sincérité les orientations du pays.
Les intérêts de la nation marocaine sont clairs et s’imposent comme la seule voie envisagée. Les partis sont là pour servir les intérêts suprêmes de la patrie, placés au-dessus de toute autre considération. Cette mention est une mise en garde implicite contre toute forme d'ambition ou d'action qui pourrait s'éloigner des principes fondamentaux du Royaume et de l'unité nationale
Ainsi, le message de félicitations de Sa Majesté, tout en étant cordial, porte des injonctions claires sur le rôle attendu du PJD sous la direction de Benkirane, celui de renforcer son ancrage politique dans le cadre national, agir avec responsabilité, soutenir le projet royal de développement et respecter les constantes nationales. Ces éléments peuvent être perçus comme des insinuations subtiles rappelant à tout parti ses devoirs et limites dans le paysage politique marocain actuel.
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Vandalisme au stade Mohamed V : le match est ailleurs...
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Le vandalisme survenu récemment au complexe Mohamed V de Casablanca n’a rien de nouveau. Ce qui l’est en revanche, c’est qu’il ait éclaté à peine une semaine après la réouverture en grande pompe de ce stade mythique, fraîchement rénové pour accueillir le très attendu derby casablancais. Une réouverture précipitée, symbole d’un espoir vite rattrapé par la réalité : celle d’une violence endémique qui dépasse les efforts de modernisation. Le derby s'était bien passé, les Ultras en avaient décidé le boycott.
Une semaine plus tard, ils étaient bien là et le feront bruyamment remarquer... Une partie du stade en portera les stigmates. Des sièges conçus pour les accueillir et des sanitaires pour leur confort sont saccagés. Il faudra refaire tout cela pour la CAN...
C'est de l'argent public, nos impôts, nos emprunts.
Lors de certains matchs du Wydad, du Raja, ou ailleurs au Maroc, le comportement d’une frange du public s’avère de plus en plus préoccupant. Ce phénomène, aux degrés variables de dangerosité, dure depuis des années et perturbe gravement l’ordre public. Il met à rude épreuve les forces de sécurité et soulève de nombreuses interrogations d’ordre sociologique, institutionnel et sécuritaire.
De nombreuses études ont été menées, sans aboutir à des solutions concrètes. Car ce phénomène est complexe : il ne découle pas uniquement des résultats sportifs. Dans le cas présent, on peut pourtant évoquer la frustration accumulée des supporters des deux grandes équipes casablancaises, en déclin ces derniers temps.
Depuis l’introduction du mouvement ultra au Maroc, via la Tunisie en 2005, les jeunes tifosis du Raja et du Wydad ont colonisé leurs virages respectifs et étendu leur influence jusque dans les rues. Leur créativité dans les tifos impressionne, certes, mais les débordements sont désormais la norme. Rares sont les matchs sans violences, à l’intérieur comme à l’extérieur du stade.
Rien n’y fait : ni les huis clos, ni les sanctions, ni les peines de prison. Pire encore, la situation se dégrade. Scènes de pillage, affrontements violents autour des stades sont désormais une réalité, et pas uniquement à Casablanca. Même de petites villes, sans grands enjeux footballistiques, ne sont plus épargnées.
Il serait hasardeux de comparer la situation ici à celle d’autres pays. Depuis la naissance du mouvement ultra en 1899 en Hongrie, son essor au Brésil dans les années 1930, sa transformation en Yougoslavie, jusqu’à son renouveau en Italie dans les années 1960, ce phénomène n’a cessé d’évoluer. Il en va de même au Royaume-Uni avec le hooliganisme dans les années 1970.
Dans le cas marocain, nous faisons face à une expression singulière du mouvement : un particularisme enraciné dans les dynamiques sociales, économiques et culturelles locales. Il échappe aux grilles d’analyse classiques, se forge une esthétique propre, des codes singuliers, et une capacité de mobilisation qui dépasse le cadre du football. C’est une réinvention du phénomène à la lumière des réalités locales.
Les réponses institutionnelles n'ont pas tardé : promulgation de loi, réunions élargies par la DGSN, cellules spécialisées, colloques scientifiques. En vain. L’encadrement sécuritaire peine à équilibrer prévention et répression. Il est souvent pris pour cible. Les clubs, eux, persistent dans un amateurisme organisationnel préoccupant. Les subventions généreuses et l'absence de reddition des comptes en sont les principaux facteurs. Nombreux sont les clubs de la Botola souffrant d’une gouvernance décriée, déconnectée des réalités des supporters et des déterminants du sport de performance. Entraîneurs et joueurs subissent une pression permanente de supporters virulents.
Le fait footballistique explique-t-il à lui seul le phénomène ? Ou bien le stade devient-il un exutoire, un espace de catharsis pour une jeunesse marginalisée, frustrée, sans perspectives ? Ce n’est pas uniquement de la violence sportive : c’est une colère sociale, profonde, qui prend le football comme alibi.
Chaque provocation, défaite ou injustice arbitrale est perçue comme une humiliation. La tension, déjà palpable, explose dans les tribunes. Malgré les arrestations, les sanctions manquent d’efficacité structurelle. L’absence de suivi judiciaire renforce l’idée que le vandalisme est toléré. L’accueil triomphal réservé à certains jeunes à leur sortie de prison en dit long : ils ne regrettent rien. Au contraire, ils en sortent auréolés d’un prestige inquiétant.
C’est ici que le lien peut être fait avec les conclusions récentes du Haut-Commissariat au Plan (HCP), qui a publié une enquête alarmante sur le moral des ménages. L’Indice de Confiance des Ménages (ICM) a chuté à 46,6 points au premier trimestre 2025, son plus bas niveau depuis 2008. Il était de 87,3 en 2018. Une chute vertigineuse. Le pessimisme est général : 81 % des ménages estiment que leur niveau de vie s’est détérioré. L’endettement est écrasant, l’inflation s’installe, et la lassitude est palpable.
Ce désespoir se traduit dans les chants des ultras, leurs slogans, parfois subversifs, souvent désabusés. Ils fédèrent largement, y compris une jeunesse pourtant à l’aise matériellement. Les ultras ratissent large maintenant.
Pendant ce temps, les partis politiques sont absents du débat public (sauf en période électorale). Les syndicats, ultra-minoritaires, ne représentent plus qu’une infime frange des travailleurs. Et comme la nature a horreur du vide, il est comblé par d'autres formes d'expression, parfois politiques, parfois violentes, souvent instrumentalisées.
Les jeunes désœuvrés trouvent dans les stades, et parfois dans la rue, un exutoire à leur frustration. Des slogans récents, ostensiblement liés à des causes géopolitiques comme la normalisation avec Israël, ne sont souvent que des prétextes.
Les adeptes de certaines idéologies subversives ont parfaitement compris. Ils ont saisi l’opportunité et s’y sont engouffrés. Les jeunes cherchant à exister, à crier leur rejet d’un système qu'ils pensent sourd à leurs attentes, sont happés, radicalisés, manipulés, manœuvrés dangereusement. La politique n'est jamais très loin.
Ces derniers jours, des colloques sur " l'encouragement sportif " sont organisés par les autorités locales, présidés par les walis. Une question cruciale demeure cependant : la jeunesse concernée répond-elle à l'invitation?
Sans elle, sans volonté d’écoute réelle et réforme profonde et structurelle, ces efforts risquent encore une fois de se perdre dans le bruit de fond d’une crise bien plus grave qu’une simple rencontre de football gagnée ou perdue. Il y a pourtant des ébauches de solutions préconisées dans le désormais oublié Nouveau Modèle de Développement.
Les difficultés ne manquent pas tant s'en faut mais le match est ailleurs.
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Trump, le Maroc et la fin du mythe Polisario
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Depuis quelques semaines à peine, la question du Sahara occidental enregistre une série de rebondissements d’une intensité rare, marquant une véritable accélération dans un dossier longtemps figé par les pesanteurs diplomatiques, les inerties stratégiques et les calculs occultes. L’administration Trump, chef de file d’un courant international lassé de ce conflit d’un autre temps, a clairement affiché sa volonté de passer à une nouvelle ère, rompant avec des décennies d’attentisme, alimenté par la Guerre froide et ses prolongements idéologiques.
Pour Washington, il n’est plus question de tolérer les jeux de déstabilisation d’un régime militaire algérien en perte de repères, qui instrumentalise ce conflit pour masquer ses propres échecs internes, politiques, économiques et sociaux et freine ainsi les ambitions de développement, les bonnes relations régionales dans la complémentarité et le respect d’un voisin marocain qu’il jalouse aussi pour ses réussites et ses alliances solides avec l’Occident.
L’élection de Donald Trump a rebattu les cartes. Exit les postures prudentes et les équilibres fragiles entre belligérants : l’heure est à l’action, à la transparence des alliances, et à la recherche de solutions concrètes. Dans cette logique, le soutien de l’administration Trump à la proposition marocaine d’autonomie est sans équivoque. L’initiative marocaine est désormais qualifiée par la Maison-Blanche comme la seule base « juste et durable » pour une résolution du conflit.
Lors d’une rencontre riche en symbolique entre le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et le sénateur Marco Rubio, ce dernier a réaffirmé l’engagement des États-Unis envers une solution fondée exclusivement sur l’offre marocaine. Les signaux sont clairs : pour Washington, la fin de la récréation a sonné. Le Maroc est solide et fiable. Il est dans son droit. C’est le meilleur ami et partenaire dans la région. C’est aussi le premier pays à avoir reconnu les américains et protégé leur flotte dans les moments difficiles de ce pays naissant alors.
Ce réalignement américain reconfirmé s’accompagne de propositions audacieuses. Plusieurs membres influents du Congrès envisagent désormais de désigner officiellement le Front Polisario comme organisation terroriste. Et ils ont sur quoi reposer leur argumentaire, notamment : les attaques contre des civils à Smara et du côté de El Mahbas, la rupture unilatérale du cessez-le-feu de 1991, mais aussi les liens supposés avec des puissances hostiles comme l’Iran ou la Russie, sans omettre la présence avérée de combattants du Polisario en Syrie d’ailleurs toujours détenus là-bas.
Le 11 avril, faut-il le rappeler le représentant républicain Joe Wilson a annoncé son intention de déposer un projet de loi en ce sens. Selon lui, le Front Polisario constitue une porte d’entrée pour ce qu’il appelle « l’Axe de l’agression » en Afrique, reliant l’organisation séparatiste à des ambitions géopolitiques iraniennes et russes sur le continent et c’est menaçant pour la sécurité des USA. Il a entre les mains aujourd’hui l’étude étayée de l’Hudson Institute qui conclue aux relations étroites du Polisario avec le Hezboallah et même avec le PKK. Il serait actif dans des trafics d’armes avec les groupes terroristes au Sahel, compromis dans les détournements d’aides humanitaires etc.
Il ne faut pas penser qu’il n’ait que des américains qui seraient dans cette logique. En fin de semaine dernière par exemple, Liam Fox ancien secrétaire d’état britannique à la défense qualifiait à son tour le Polisario d’organisation terroriste. L’idée est en train de faire sérieusement son chemin. La récente
Cette dynamique met l’Algérie face à ses responsabilités : le Polisario est hébergé, soutenu et financé, sur son territoire. Qualifier le Polisario d’organisation terroriste c’est aussi l’éjecter de l’équation. Sa marginalisation diplomatique isolerait encore davantage Alger, désormais confondu être la partie intégrante du conflit, et non plus la simple actrice tierce qu’elle prétend être. Le masque est définitivement tombé.
Autre pays dans la tourmente : l’Afrique du Sud. Soutien traditionnel du Polisario, Pretoria commence à ressentir les effets de cette bascule stratégique. La presse locale s’interroge, des voix au sein de l’ANC appellent à une réévaluation de la politique étrangère du pays. Plusieurs ONG sont connues pour mener là encore des activités de collecte de fonds pour le Polisario, mais des think tanks comme l’Institut Hudson, encore lui, estiment qu’une désignation terroriste les contraindrait à cesser ces opérations sous peine de sanctions internationales.
Les conséquences pourraient être lourdes pour les institutions sud-africaines. Déjà sous la surveillance du GAFI (Groupe d’action financière), le pays ne peut se permettre d’être soupçonné de complicité avec une entité classée terroriste. Les banques, en particulier, redoutent les contrôles et pourraient exiger du gouvernement un changement de cap.
Le climat entre Washington et Pretoria, déjà froid depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, risque ainsi de se détériorer davantage. L’administration américaine ne cache pas sa défiance envers le gouvernement sud-africain. Une éventuelle désignation du Polisario comme groupe terroriste serait alors un point de rupture dans une relation déjà fragilisée, avec à la clé des sanctions, des pressions économiques et une surveillance diplomatique renforcée.
Le dossier du Sahara occidental entre dans une nouvelle phase. La logique de statu quo ne tient plus face aux réalignements internationaux, et les manœuvres dilatoires perdent en efficacité. Le monde ne veut plus de conflits congelés, et les puissances aspirent à un continent africain stable, fiable, et ouvert aux échanges. Dans cette dynamique, le Maroc semble avoir gagné la bataille de la clarté. Reste à voir si ses adversaires sauront lire les nouveaux équilibres.
C’est sans doute ce qui explique et motive l’optimisme du représentant marocain à l’ONU, Omar Hilale… Il n’a pas hésité à insinuer en des termes à peine voilés que le dossier serait annoncé clos en concomitance avec les célébrations par le peuple marocain du cinquantième anniversaire de la Marche Verte, le 6 novembre prochain…
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Le Wydad et le Raja sont il si faibles que ça????
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Dans l’épisode de lundi 14 avril 2025 de mon émission sportive hebdomadaire « Sports avec Aziz Daouda » sur Barlmane Radio, je suis revenu sur la brillante participation de l’équipe nationale marocaine U-17 à la Coupe d’Afrique des Nations, saluant la performance exceptionnelle des « Lionceaux de l’Atlas » qui ont offert un spectacle de haut niveau dans ce prestigieux tournoi continental.
J'ai également abordé le Derby de Casablanca entre le Wydad et le Raja, disputé au Complexe Mohammed V communément appelé Donor par les casablancais, réouvert après son entière rénovation. J'ai rappelé l'historique du stade qui fait partie d’un vaste programme de modernisation des infrastructures sportives marocaines en vue d’accueillir la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030.
J'ai surtout commenté la décision des ultras des deux grands clubs casablancais de boycotter le derby et son impact présumé sur la rencontre
J'ai aussi souligné que le stade se présentait désormais sous un nouveau visage, tant par la qualité de sa pelouse que par l’amélioration notable de la couverture télévisée.
A la fin de l'émission j'ai rappelé et commenté les innovations en matière d'arbitrage que FIFA veut introduire à partir de la prochaine coupe du monde des clubs prévue aux USA l'été prochain.
Vous avez ici bas le lien de l'émission en précisant qu'elle est en Darija marocain.
Je vous invite à commenter mes propos et surtout à donner votre point de vue sur l'émission et en me faisant parvenir vos suggestions et propositions pour améliorer le concept en vous en remerciant.
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"Le sens de l’Histoire : le Maroc consolide, l’Algérie s’enlise"
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La diplomatie, la géopolitique régionale et les dynamiques d’interprétation stratégique en Afrique du Nord ont profondément évolué depuis un bout de temps. Cela remonte à 2007, lorsque le Conseil de sécurité a accueilli favorablement la proposition marocaine d’autonomie, ouvrant ainsi la voie à un règlement définitif du dossier du Sahara dans le cadre de la souveraineté du Royaume du Maroc. Ce fut un choix difficile pour le Maroc, mais éminemment pragmatique. Cette initiative s’inscrivait dans une vision d’intégration régionale à long terme, fondée sur la coopération et la complémentarité dans la région.
Voyant l’Algérie embourbée dans ses contradictions, Rabat pensait pouvoir lui tendre une bouée de sauvetage. Mais peut-être avait on sous-estimé l’instabilité du régime voisin, incapable ou refusant obstinément de corriger sa trajectoire. Loin de saisir l'opportunité, Alger opta pour la surenchère, multipliant les déclarations hostiles et les actes provocateurs. Le changement de dirigeants avait pourtant suscité un espoir de dégel du côté marocain. Le Roi du Maroc est allé jusqu’à leur adresser deux appels solennels au dialogue. La réponse fut un refus catégorique.
Plutôt que de formuler une contre-proposition, l’Algérie a persisté dans sa stratégie de confrontation, ignorant les dynamiques nouvelles. Les discours belliqueux et les décisions unilatérales à l’encontre du Maroc se sont multipliés à profusion. Alger s’enfonce dès lors dans une forme de déni, coupée des réalités géopolitiques contemporaines. On en vient à se demander si les décideurs algériens vivent dans le même monde.
Lors du vote de la résolution de 2024 renouvelant le mandat de la MINURSO, l’Algérie, membre non permanent du CS pourtant, s’est retrouvée isolée, impuissante. Un moment aussi pathétique que révélateur.
Le soutien massif des pays arabes et africains à l’intégrité territoriale du Maroc, de même que le revirement croissant de nombreux États, n’a pas infléchi l’entêtement algérien, devenu une constante. La décision espagnole d’adhérer à la vision marocaine a provoqué à Alger une crise d’hystérie symptomatique. La lettre du président Macron et les discours d'après ont davantage encore crispé les autorités algériennes. Ils finiront par se rétracter sans contre partie sinon l’humiliation.
Aucune proposition constructive n’a jamais émergé de leur côté. Rien de concret. Rien d’utile. Comme si l’insulte, la calomnie et la diffamation constituaient désormais des outils diplomatiques recevables : les déclarations se sont faites de plus en plus virulentes, parfois abjectes, trahissant une perte de contrôle émotionnel.
Dernièrement, à la suite de la réaffirmation claire de la position américaine en faveur du plan d’autonomie marocain, l’Algérie a publié un communiqué marqué par l’ambiguïté, l’approximation et de graves faiblesses rédactionnelles, tant en français qu’en arabe. On aurait dit les propos confus d’un boxeur groggy, titubant après un KO technique.
Ce communiqué peut être interprété de plusieurs façons, toutes révélatrices d’un même désarroi. Il semble d’abord illustrer une volonté de diluer l’importance du message américain, le noyant dans un fatras de références juridiques déformées, de rappels historiques approximatifs et d’arguments idéologiques ridicules. Une tentative de minimiser l’impact du soutien américain auprès de l’opinion publique intérieure et des quelques partenaires encore fidèles.
On y perçoit aussi une forme d’incompréhension, feinte ou sincère, des nouvelles réalités diplomatiques. Les cercles algériens, qui détiennent les clés de la décision s’accrochent à une lecture du dossier devenue caduque. Sont-ils réellement convaincus d’un possible retournement ?. Ils insinuent que les positions internationales restent ambiguës ou négociables, alors que tout démontre le contraire. S’ils y croient vraiment, ils sont bien seuls alors.
Le communiqué traduit surtout un refus obstiné de reconnaître les faits. L’Algérie a probablement compris le message américain : il s’agit d’un soutien clair et renouvelé à la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Mais, pour des raisons de politique intérieure et de posture régionale, elle choisit délibérément de l’ignorer; une manière de sauver la face… mais est-ce vraiment tenable?
Chaque jour qui passe renforce la position du Maroc sur la scène internationale. Le pragmatisme, la cohérence, la diplomatie active et l’intelligence stratégique du Royaume finissent par payer. Le front interne marocain reste quant à lui solide, uni et constant: un atout majeur. La dynamique diplomatique portée par le Maroc est aujourd’hui partagée et soutenue par les grandes puissances, dans un contexte géopolitique où les intérêts économiques et sécuritaires prennent le pas sur les slogans du passé.
L’Algérie, quant à elle, reste engluée dans une posture rigide et stérile, au détriment faut il le souligner, de son propre peuple, otage d’une affaire dans laquelle il n’a jamais été réellement consulté. Voilà bientôt 50 ans qu’il subit les conséquences d’un entêtement idéologique sans le moindre bénéfice tangible.
Et les choses pourraient bien se compliquer davantage. En s’opposant désormais aux pays du Sahel, notamment le Mali, Alger compromet même ses alliances traditionnelles. La Russie observe avec inquiétude la déstabilisation d'une zone qu’elle considère comme stratégique. À se demander quel est le cap de la diplomatie d'Alger et s’il reste quelqu’un de lucide à la barre.
Le fait que de Mistura ait été interrogé au Département d’État américain est lourd de sens, d’autant qu’il a été reçu par une subalterne. Lisa Kenna responsable des affaires politiques lui a transmis un message clair : les États-Unis veulent une résolution rapide, et une seule solution est désormais sur la table. Sans marge, son rôle est désormais d’inviter les parties à s’y inscrire. Parmi ces parties, l’Algérie figure bien en première ligne, que cela lui plaise ou non.
Comme si cela ne suffisait pas, le congressman Joe Wilson a annoncé son intention de déposer une loi visant à classer le Polisario comme organisation terroriste, en raison de ses connexions avec l’Iran. Il est hautement probable que le projet aboutisse. L’étau se resserrera encore davantage autour du régime algérien, qui aura définitivement perdu toute latitude d’action.
Il est temps d’en finir avec cette mascarade idéologique, ces marionnettes agitant encore des slogans poussiéreux dans les couloirs de l’Union Africaine, au frais du contribuable algérien, épuisé par les files d’attente pour le lait et l’huile.
La patience, la sagesse et la persévérance du Royaume chérifien portent leurs fruits. Le Maroc savait que ce n’était qu’une question de temps. Ceux qui en doutaient comprennent désormais qu’on ne joue pas impunément avec les intérêts du plus anciens États-nations du monde.
L’Algérie aurait pu éviter cette débâcle, si elle avait eu, un jour, la clairvoyance de voir ce qui était évident pour tous : le sens de l’histoire.
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Une fois n'est pas coutume, proposition d'un Conseil National du Sport par le PJD...
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Une fois n'est pas coutume, le billet de ce dimanche 6 avril 2025 traite du sport. Je n'aime pas trop en parler. C'est paradoxal mais c'est ainsi. Plus d'un sont persuadés qu'il est très difficile de faire bouger les choses, tant la médiocrité est enracinée, les bonnes volontés chahutées, les compétences indésirables, le dévouement n'ayant pas droit de cité et l'honnêteté perçue comme douteuse.
L'occasion ici m'est donnée par deux partis politiques, car une fois n'est pas coutume, en l'espace d'une semaine, les deux partis – le PJD et le FFD – se sont intéressés au sport. J'ai trouvé cela très intéressant, car habituellement les partis ne traitent du sujet qu'à la suite de résultats jugés inacceptables. Alors, succombant à l'émotion, ils en profitent pour interpeller le gouvernement et, pendant quelque temps, montent au créneau, malmenant le ministre responsable et incriminant les fédérations. Ce fut le cas tout dernièrement suite aux résultats décevants aux JO de Paris. Ensuite, silence radio.
Lors de la préparation des programmes de campagnes électorales, certains, plutôt rares, vont mentionner le sport dans de simples narratifs généralement vides de sens ; histoire de dire que c'est important, sans préciser ni pourquoi ni comment ils comptent l'aborder une fois au parlement ou au gouvernement. Cela se traduit très vite par un manque de vision dans les déclarations d'investiture des premiers ministres, puis maintenant des chefs de gouvernement. On se contente de quelques phrases puisées çà ou là pour dire que le sport n'est pas oublié.
De mémoire, je puis citer tout de même quelques exceptions qui confirment la règle. L'Ittihad Addoustouri, dans son programme à sa création, avait réservé un bon chapitre au sport. J'avais amplement contribué à cela. L'USFP, à l'aune des dernières élections, m'avait aussi convié à une réflexion ayant servi de base au programme du parti. Je me rappelle aussi avoir participé à un travail similaire, il y a longtemps, avec l'Istiqlal sous l'impulsion de Si Belmahi, vaillant président de la FRM de cyclisme.
Cette fois-ci, c'est le PJD qui monte au créneau en déposant, selon la presse, un projet de loi portant sur la création d'un Conseil National des sports en lieu et place du département responsable aujourd'hui, à savoir la minuscule direction des sports en queue de responsabilité du Ministère de l'éducation nationale, du préscolaire et du sport.
L'architecture du Gouvernement de Si Akhanouch et sa version revisitée continue d'étonner, réduisant le sport à une simple direction sans relief parmi les prérogatives d'un ministère enlisé dans des réformes à n'en plus finir, sans pour autant que l'on perçoive le bout du tunnel. Depuis l'indépendance, l'éducation nationale est en perpétuelle réforme. La dernière en date remonte tout fraîchement à la semaine dernière. Gageons que ce n'est pas la dernière.
Depuis ce rattachement, les deux derniers ministres en responsabilité paraissent ne pas avoir eu de temps pour le sport.
Le PJD donc est venu audacieusement avec ce projet, qui en fait n'est pas nouveau. Les premières assises du sport au début des années soixante l'avaient déjà évoqué. Depuis, le sport a connu au moins 14 ou 15 soubresauts, passant de département indépendant au rattachement à la jeunesse, à l'éducation nationale, en passant par un secrétariat rattaché au premier ministre. Il fut même rattaché au travail, du temps de feu Arsalane El Jadidi.
Vaille que vaille, le sport fera son petit bonhomme de chemin avec plus ou moins de réussites, mais surtout des échecs répétitifs. La seule fois où il a connu un peu de stabilité fut du temps de feu Abdellatif Semlali, qui détient toujours le record de longévité comme responsable du sport. Son mandat comme secrétaire d'État puis comme ministre dura onze bonnes années. On parlait alors de décollage sportif. Ce fut une période relativement heureuse qui vit une restructuration du champ sportif avec notamment le parrainage, le second tour en Coupe du monde, la création de l'école nationale d'athlétisme, les premières médailles olympiques et un regain de jouvence dans plus d'une discipline sportive.
Le PJD, qui a dirigé le gouvernement, ne s'est-il pas rendu compte du malaise que vit le sport pendant ses dix années de gloire ? Tant mieux qu'il le fasse maintenant.
Passer à une administration de mission et une gestion qui échappe au temps politique est une nécessité. C'est une revendication évidente portée par de nombreux spécialistes depuis très longtemps, sans que le monde politique ne lui donne suite. Le temps sportif est plus long que le temps politique. Préparer des sportifs de haut niveau demande 7 à 8 années de travail continu et linéaire. La performance sportive nécessite du temps et de la stabilité. Le nombre de ministres en charge du sport, qui se sont succédés en un laps de temps réduit, montre combien nous avons besoin ici de durabilité et que c'est là l'une des tares, mais pas la seule.
Par ignorance de cet historique, certains disent déjà que le projet s'inspire de ce qui s'est passé en France avec la création d'une agence pour s'occuper du sport. C'est donc archi faux. La revendication au Maroc est bien plus ancienne. Voilà une quarantaine d'années qu'il en est question. Déjà du temps du gouvernement Driss Jettou, cela était sur la table mais n'a pas abouti pour moult raisons, notamment à cause d'une certaine résistance qui ne veut pas, à aujourd'hui, que ce secteur extrêmement porteur sorte de la sphère politique.
Le sport national ne peut que remercier le PJD pour cette audace, même si elle n'a pas beaucoup de chance d'aboutir, vu comment se passent les choses au parlement actuel. Le PJD étant largement minoritaire et sans réel appui de ses coéquipiers dans l'opposition. Il aura quand même réussi à poser le débat dans le bon sens. Les partisans de Si Benkirane font référence à juste titre à la lettre royale de 2008. Ils citent cependant la loi 30.09 sans dire pour autant que celle-ci a été catastrophique pour le sport national. Cela pourrait faire l'objet d'un prochain billet.
Le second parti ayant soulevé la question du sport l'a fait tout fraîchement hier. Il s'agit du Front des Forces Démocratiques. Le parti, sous la houlette de Si Mustapha Benali, a remis au goût du jour la discussion des politiques publiques en sport, avec un panel extrêmement large et varié de spécialistes et de dirigeants et en présence de représentants de partis politiques de la même mouvance. Les débats ont été d'une très bonne facture avec un consensus très large autour de solutions qui paraissent évidentes et l'étonnement de ne pas les voir prises en compte. Ce genre de débats est autant nécessaire qu'urgent. Le Maroc, qui fait du sport et du football tout particulièrement un accélérateur de développement, ne peut plus attendre, sinon au prix de voir ses efforts colossaux gaspillés et donc dangereux pour son futur proche et lointain.
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Une fois n'est pas coutume, proposition d'un Conseil National du Sport par le PJD...
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Bardella en Israël, le déshonneur réciproque d’un rapprochement contre nature
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Cet article est de mon ami Larbi Bargach. Il est d'une grande pertinence et d'une profondeur d'analyse historique et politique balancée et équilibrée par la logique de l'approche et l'objectivité du prisme. Je le livre ici à votre appréciation. Il a été publié sur ODJ. Vous en trouverez le lien ici bas.
L’extrême droite européenne en général, et française en particulier, a opéré un rapprochement spectaculaire avec le gouvernement d’extrême droite au pouvoir en Israël. Ce qui semblait impensable il y a encore quelques années est aujourd’hui une réalité. Une situation qui fait du Rassemblement National le plus fidèle allié du gouvernement israélien. Cette alliance, à priori contre-nature, ne l’est pas du tout si l’on se réfère aux contenus de leurs histoires et actualités croisées. En effet, l’idéologie de ces deux mouvements d’extrême droite est basée sur le racisme et l’exclusion.
Et si l’extrême droite française se dit débarrassée (ce qui reste à prouver) d’une facette de son racisme historique, l’antisémitisme, son avatar israélien semble être contaminé par une espèce de « syndrome de Stockholm » hérité du nazisme allemand. Aucun juif ou israélien digne de ce nom ne peut accepter les horreurs commises par Tsahal au service des pseudo-nazis au pouvoir en Israël, qui se revendiquent israéliens. Ils sont nombreux en Israël et ailleurs, bien que pour l’instant minoritaires, à s’indigner des massacres en cours. Comble du ridicule : ils sont accusés d’antisémitisme par les autres alors qu’ils sont juifs et, pour certains d’entre eux pratiquants. Leur nombre va grandir si l’on se réfère à l’histoire juive qui a donné tant d’hommes de bien à l’humanité.
Les deux extrêmes droites se retrouvent en réalité dans une haine commune du monde musulman, caricaturé et sous-estimé. Personne ne peut imaginer que ce rapprochement est sincère : il relève de l’opportunisme politique de Netanyahou, qui ne recule devant rien pour éviter la case prison, et de celui de Marine Le Pen, qui cherche à effacer la partie sombre de son histoire personnelle liée au passé antisémite de son défunt père.
Pour que ce rapprochement prenne corps, il a fallu un contexte : les attaques du 7 octobre, des attaques d’une grande sauvagerie que le droit qualifie de « terroristes », car elles ont concerné des civils et se sont traduites par des prises d’otages. Ces attaques ont servi la cause du Hamas, plus populaire que jamais dans la bande de Gaza et dans le monde arabo-musulman, mais certainement pas la cause palestinienne. Gaza est plus que jamais sous embargo, dépendante de l’aide internationale, meurtrie et sans horizon viable. Ce n’est pas l’avis du Hamas, qui considère à juste titre que le 7 octobre a obligé Israël à montrer un visage beaucoup moins séduisant : celui d’un État colon occupant illégalement des terres que l’ONU attribue à la Palestine ; celui d’un État violent, inscrit dans la vengeance et le non-droit. Paradoxalement, cette violence de l’armée israélienne, très largement soutenue par les États-Unis, s’est avérée inefficace.
Aujourd’hui, à part quelques illuminés religieux des deux côtés, personne ne croit en la solution militaire. Israël bombarde Gaza depuis un an et demi sans résultat tangible ; bien au contraire. Les otages n’ont pu être libérés que par la négociation et le Hamas s’est renforcé politiquement en interne : c’est la seule entité en mesure de faire régner la sécurité à Gaza. À l’international, même les États-Unis prennent langue avec ses dirigeants.
La politique israélienne détruit la cohésion interne du pays avec une mobilisation sans précédent de la population contre ses dirigeants. Beaucoup d’Israéliens quittent Israël ; les chiffres sont effarants. Le pays est devenu un paria un peu partout dans le monde et l’antisémitisme croît chaque jour davantage. Les voix de la sagesse en Israël sont muselées : Haaretz, l’Université de Jérusalem et bien d’autres organes militants de la paix sont privés de financement et menacés dans leur existence. Cet ostracisme concerne aussi les médias français proches des idées de l’extrême droite française. Le journaliste israélien Charles Enderlin, un humaniste authentique, jadis correspondant d’Antenne 2 ( ex-France 2) en Israël, ne passe plus à la télévision française. Les images des massacres en cours à Gaza non plus.
Il est vrai que l’arrivée de Trump a relégué l’Europe en division inférieure. L’Europe se retrouve dans une posture inédite depuis le Moyen Âge : une époque où la civilisation musulmane était dominante et portée par les lumières de ses philosophes et hommes de sciences. L’alliance de circonstance qui vient de rapprocher les mouvements racistes israéliens et européens ne peut pas occulter l’histoire récente de la Shoah. Que l’extrême droite française notamment se mette du côté des extrémistes israéliens pour tenter de déporter le peuple palestinien relève presque d’une logique génétique ; mais c’est une honte absolue pour les juifs — un peuple qui a subi les outrages de la déportation.
La question du Moyen-Orient n’est pas simple ; elle est même très compliquée. Elle mérite plus d’explications. Deux concepts s’opposent lorsqu’il s’agit de traiter un sujet délicat : celui de la vérité — en principe multiple — et celui de la réalité supposée unique. Chacun a sa vérité et toutes méritent d’être entendues.
Celle du Hamas repose sur plusieurs logiques :
• L’échec des accords d’Oslo torpillés par l’extrême droite actuellement au pouvoir. Rabin, un des parrains des accords et grand général israélien, voyait dans ces accords une ambition tardive pour la paix ; Netanyahou s’y est opposé farouchement.
• La frustration liée au fait d’être privé des résultats des élections palestiniennes remportées par le Hamas face à Mahmoud Abbas.
Cette logique n’excuse en rien les attaques terroristes mais peut les expliquer. Le musée de l’holocauste de Miami explique — sans les justifier — les horreurs nazies par l’humiliation subie après le traité de Versailles (1919). De même on peut expliquer celles du 7 octobre par le blocus sur Gaza ou les humiliations infligées aux Palestiniens aux checkpoints.
Cette cause palestinienne est souvent instrumentalisée par certains régimes arabes comme repoussoir face aux revendications internes. Elle revient pourtant au centre d’une géopolitique mondiale plus compliquée qu’avant 1993 et plus urgente que jamais.
Contrairement au récit que cherchent à imposer Bardella ou Netanyahou, Juifs et Musulmans ont cohabité longtemps : expulsés ensemble d’Espagne (1492-1610), aucun juif n’a été déporté d’Afrique du Nord durant la Seconde Guerre mondiale ; les pogroms appartiennent à une histoire européenne plutôt qu’arabo-musulmane.
L’Homo sapiens — « homme sage » — pourrait-il enfin se souvenir qu’il porte ce nom avant qu’il ne soit trop tard ?
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**Bargach Larbi**
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Bardella en Israël, le déshonneur réciproque d’un rapprochement contre nature
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Seule l’éducation peut contrer les incivilités et l’agressivité en société...
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Un Caïd copieusement calotté en public par une jeune fille à Témara. Un autre, la tête fracassée et le bras fracturé dans la paisible Oasis d’Aoufous. Un troisième généreusement giflé à Mohammadia.
Un policier poignardé au cou par un jeune venu prêter main fort à sa mère vendeuse, occupant l’espace public. Une enseignante farouchement agressée à l’arme blanche par un élève à Erfoud.
Un colosse auteur d’une scène de chaos dans l’enceinte de la belle gare de Rabat ville.
Un accident de la route non loin de Merzouga, à vitesse folle, un chauffard percute un paisible touriste américain venu profiter des merveilles du royaume ; les deux sont décédés sur le coup.
Cela fait trop pour une semaine, en termes d'expressions violentes.
Loin de faire une analyse psychique ou psychiatrique de ces cas, on peut tout de même leur trouver des ressemblances et quelques points communs à savoir : l’incivilité, la surexcitation, la violence et la détresse manifeste, provoquant une vive émotion sur les lieux et l’émoi chez ceux confrontés à ces nouvelles dans les médias.
On peut se demander si on ne fait pas ici un amalgame entre personnes souffrant de troubles mentaux avérés et le citoyen lambda qui à un moment donné, va troubler l’ordre public ou commettre l'impardonnable voire l'irréparable. Ce n’est pas un raccourci mal inspiré loin de là, le HCP déjà en 2022, nous disait que 48.9% de citoyens souffraient de troubles mentaux.
Qui va se ruer sur un policier poignard à la main ou conduire sans en mesurer le danger, sinon quelqu’un d’anormal. Qui ne respecte pas la vie de l’autre sinon quelqu’un de monstrueux. La dame qui s'est ruée sur le fonctionnaire l'aurait elle fait si elle était psychologiquement stable ? Tout comportement dangereux, tout agissement perturbant la quiétude publique dénote d’un mal latent. A des moments de grande détresse, il va se manifester dans la démesure et l’agressivité.
La détresse et l’instabilité psychologique sont souvent interconnectés, dénotant d’une anxiété profonde, d’un probable manque d’affection, d’estime de soi, de souffrances cachées dans la famille, à l’école, au travail, dans la société. Le harcèlement, la fatigue, l’alcool, et les drogues ne sont jamais très loin. Cela conduit et légitimise aux yeux de l’individu des actes qu'il peut cependant regretter dans les instants qui suivent. Les pulsions négatives apparaissent à des moments de stress et banalement si on manque de sommeil. Chacun sait que l’agressivité est plus que présente dans notre quotidien pendant Ramadan.
Insulter, gifler, rouler vite, poignarder, ont un dénominateur commun. La perte de self control révélant une instabilité psychologique profonde. Des situations diverses vont faire ressortir cette faiblesse quand on estime par exemple que notre dignité est touchée, notre honneur mal mené, notre honorabilité bafouée par les agissements et les comportements des autres. Alors on agit et hélas, on agit mal.
Force est de constater que quand il ne s’agit pas de maladie véritable mais plutôt de comportements acquis ou subis, alors le déficit en instruction, en éducation, aura joué un rôle fondamental dans la formation des déviances. Un défaut en éducation en famille, à l’école et dans la société est le levier générant le manque de respect, de tolérance et de maîtrise de soi.
L’unique vecteur de socialisation reste L’éducation. Le milieu familial puis scolaire, sont les premières structures de socialisation. C’est là que le futur citoyen va se familiariser avec les règles de vie en communauté, apprendre le respect de l’intégrité du corps de l’autre, la politesse et l'estime d’autrui. C’est là que se façonnent les interactions pacifiques en société.
A l'évidence la défaillance des familles dans leur rôle primordial, l’absence de repères clairs et de modèles positifs, la multiplication de discours nihilistes répétitifs et de propagandes destructrices promettant un monde meilleur ailleurs, favorisent les comportements irrespectueux, agressifs et violents. Les marocains ne se sentent ils pas malheureux ?
La famille, l’école, les clubs et les associations de tous genres doivent développer chez le jeune, la bienveillance, la solidarité et l’empathie, lui permettant de mieux comprendre les émotions des autres et d'éviter la brutalité.
L’activité notamment par l’éducation physique dès le primaire a un impact pérenne sur l’éducation émotionnelle et la gestion des conflits, par l’obéissance à des règles communes préétablies, respectées de tous.
La pratique sportive favorise l’apprentissage de la gestion des émotions et partant diminue la pétulance. Les jeunes y apprennent à exprimer leurs frustrations autrement que par la violence. Elle contribue à réduire de manière drastique les tensions. La médiation des arbitres permet la résolution des conflits et l'intégration de comportements respectueux dès le jeune âge, d’où des relations apaisées dans la communauté.
Les adultes et les institutions doivent jouer leur rôle d’exemplarité, les enseignants en premier. Leurs qualifications ne doivent pas être approximatives tant en technicité qu'en capacité de transmettre les valeurs.
Si l’agressivité et la violence sont en augmentation, c’est que les adultes, les parents, les enseignants, les figures d’autorité ont failli.
En sont-ils conscients ?
Les gouvernants doivent comprendre qu’il n’y a pas d’alternative à l’éducation et pour cela les codes, les modes et les programmes scolaires doivent être revisités et orientés vers les valeurs de socialisation. Les enseignants doivent être formés convenablement et non plus recrutés sur le tas.
Le bricolage en éducation physique à l’école primaire doit cesser. Cette matière est extrêmement importante dès le très jeune âge. Elle doit être renforcée plus tard, dans les collèges et lycées avec davantage d’heures, dirigées par des enseignants qualifiés et volontaires. Le sport doit enfin être présent correctement dans les universités. C’est tout de même malheureux qu'il n'en soit pas ainsi en 2025.
Le monde des sports doit impérativement jouer son rôle et prendre ses responsabilités. Comment admettre encore le chiffre très bas d’adhérents dans les associations et clubs sportifs qui ne dépasse guère trois centaines de milliers.
Depuis quelques temps, il a été estimé que la seule matière d’éducation religieuse était en mesure d’assurer la mission d’enseignement des valeurs. Cela n’a pas marché et il faut le reconnaitre sans démagogie et avec courage.
Nos prisons sont surchargées de jeunes qui n’auraient rien à faire là si le système marchait vraiment.
Privilégier uniquement la punition face aux incivilités et aux comportements agressifs n'est pas efficient. Seule l’approche éducative permet de mieux comprendre les causes sous-jacentes et d’agir durablement sur tout phénomène préjudiciable.
Ce n’est qu’à ce prix que les choses peuvent changer et que la société pourrait durablement s'apaiser et travailler la prospérité du pays.
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Seule l’éducation peut contrer les incivilités et l’agressivité en société...
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Partie 2: Les réactions à l'article: La richesse archéologique du Maroc incommensurable du Maroc et la réécriture de l'histoire
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Mokhtar Belasri
C'est une fierté de voir un tel article, bravo ssi Aziz, le pays a besoin de plusieurs musée. Voir naître un grand est une bonne nouvelle, nous avons au museum de Marrakech, qui hélas n'a rien de museum que le nom, énormément d'échantillons de fossiles de plusieurs bassins notamment Argana et le bassin des phosphates d'où sont extraits plusieurs précieux fossiles par l'équipe du chercheur Jalil qui a émigré au museum de Paris, ces trésors ont besoin d'être sauvegardés dans un musée digne de ce nom, le Maroc n' a pas délivré tous ses secrets historiques et archéologiques et nous avons grand besoin de transmettre aux générations futures les richesses de ce fameux pays qui est le nôtre. Encore une fois bravo.
Abil belgaid
Cher Ssi Aziz,
Félicitations et grand bravo pour cet article d’une grande richesse et d’une profondeur remarquable; Vous mettez en évidence avec clarté et passion l’importance de l’archéologie non seulement dans la préservation de notre patrimoine, mais aussi dans la construction d’un récit historique objectif et affranchi des biais du passé. L’initiative de ce grand musée est une avancée majeure qui renforcera sans aucun doute l’ancrage identitaire des Marocains et valorisera notre contribution à l’histoire universelle.
Une réflexion qui pourrait encore enrichir ce débat serait d’explorer comment cette réécriture de l’histoire pourrait être intégrée concrètement dans l’enseignement scolaire et universitaire. En effet, au-delà du musée, il serait pertinent de voir comment ces découvertes archéologiques pourraient nourrir une réforme des curricula, permettant aux jeunes générations de s’approprier pleinement cette richesse et d’en faire un socle de leur identité.
Merci pour cette analyse éclairante et au plaisir de vous lire à nouveau.
Sportivement
Adil BELGAID
Mohamed Benamour
Je suis à l étranger où j ai vu l article sur la richesse archéologique du Maroc comme la création du Musée qui lui est consacré. Cela honore notre pays et aussi des hommes comme vous dont le dévouement autant que le parcours est particulièrement remarquable. Un immense bravo en attendant mon retour au Maroc pour échanger de vive voix sur différents sujets… très bonne fin du Ramadan.
Med Benamour
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Partie 2: Les réactions à l'article: La richesse archéologique du Maroc incommensurable du Maroc et la réécriture de l'histoire
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La richesse archéologique incommensurable du Maroc et la réécriture de l'histoire...
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Le Maroc vient de décider de se doter d’un nouveau musée de l’archéologie et il voit grand ; Ce sera le plus grand du genre en Afrique, d'une superficie de 25000m2.
C’est à la fois énorme et flatteur.
Certains vont parler de démesure ou n’en verront pas simplement l’utilité. A cela il faut vite rétorquer: détrompez-vous.
Si le Maroc a toujours été considéré comme très intéressant au plan archéologique, cet intérêt n’a jamais été aussi grand sinon depuis les dernières trouvailles: celle du plus ancien fossile d’homo sapiens à Jbel Ighoud, non loin de Safi; celles des plus anciens actes et soins chirurgicaux à Tafoghalt, proche de Berkane; celles des vestiges de l’âge du bronze tout récemment mise à l’évidence du côté de Wad Laou, sur le site préhistorique dit KachKouch, pas loin de Tétouan ; celles de la nécropole au sud de Tagounite du côté de Zagora ; celles des parures datées entre 142 et 150 mille ans, mises à nues dans la grotte Bizmoune du côté d’Essaouira ; Celles de l’exploitation agricole de 12 ha du côté de Oued Beht, une dimension jamais connue en Afrique du nord, datant de la fin du Néolithique, témoignant d'une grande richesse et d'un savoir-faire très évolué.
La liste est extrêmement longue.
Penser maladroitement que les recherches et les fouilles archéologiques soient un luxe ou l’affaire de quelques experts pour leur plaisir est absolument erroné. L'importance de la recherche archéologique pour l'écriture de l'histoire n’est point discutable. Elle est fondamentale.
Les vestiges et traces du passé permettent de compléter, de corriger et ou de confirmer les récits historiques. Les fossiles, les structures, les artefacts découverts sur les sites archéologiques sont autant de témoignages tangibles, offrant une vision objective et nuancée des civilisations disparues notamment quand elles n’ont pas laissé de traces écrites.
L’archéologie renseignent sur les modes de vies, sur la culture, sur les croyances et les interactions humaines, sur les techniques utilisées et le degré d’évolution des civilisations disparues.
Elle est essentielle pour préserver et s'approprier le patrimoine national et partant celui de l’humanité. Elle permet de jalonner l’évolution humaine et permet d’expliquer ce que nous sommes aujourd’hui.
La transmission des connaissances étant capitale, la recherche archéologique permet de mettre à la disposition des générations que nous sommes et celles futures, des indices indiscutables de fierté et d’identité. Elle est ainsi incontournable pour l’écriture et la réécriture de l’histoire, qu’elle nettoie des biais que certains historiens peuvent y avoir insérés çà et là par méconnaissance ou manque d’évidence et ceux que des idéologues pour des raisons plus ou moins louables, peuvent y avoir volontairement introduits comme orientations ou aspects fallacieux.
Les trouvailles au Maroc remettent justement en cause ce que des générations successives ont appris de leur histoire et de leur origine. S’il est prouvé que Le rôle des populations locales dans les échanges et dans la construction de la civilisation méditerranéenne était fort important, on continu hélas à colporter une histoire biaisée ignorant justement ces apports et évidences archéologiques, aujourd’hui prouvés sans ambiguïté.
Depuis 1985, le Maroc s’est doté d’un Institut National des Sciences de l’archéologie et du Patrimoine (INSAP). Et ce n’est ni pour rien ni par hasard que la recherche archéologique est ici étroitement liée au patrimoine. Qui dit patrimoine dit preuves tangibles quand il s’agit de patrimoine matériel et preuves transmissibles, s'il s’agit de patrimoine immatériel. Il se trouve que le Maroc est immensément riche des deux.
Ce ne sont pas les chercheurs de l'INSAP qui vont contredire les propos ici développés ou encore Ibn Khaldoun que nous vénérons sans pour autant en respecter la doctrine.
Il est aujourd’hui fondamental de revisiter le narratif qui lie l’origine des populations marocaines à une quelconque migration venue d’ailleurs et encore moins de l’est du pays ; comme il est temps de mettre l’accent sur l’évolution de ces populations et leurs apports indéniables à la civilisation méditerranéenne et donc du monde. Les populations d’ici n’ont pas subi les civilisations de la région, ils y ont contribué amplement et largement et cela doit être enseigné dans nos écoles. Faire fi de cette vérité crée des carences notamment de perception identitaire.
Les nations ont besoin de référentiel historique pour s'épanouir. Certains se le construisent à partir de rien, alors qu’au Maroc il est là et s’impose à l'évidence. Ce sont des vérités on ne peut plus limpides. Elles doivent constituer la base de notre référentiel identitaire.
Les problèmes dont souffre une certaine frange de la population notamment les jeunes en quête d’identité et qui hélas aujourd’hui sont happés par des idéologies importées pouvant embrasser un extrémisme dangereux; ne peuvent trouver de solutions que par la mise en œuvre d’un travail de réécriture de l’histoire de façon objective, basée sur les faits et les preuves historiques, des plus lointaines au plus proches.
Les jeunes, à l’adolescence et au début de l’âge adulte notamment, se posent des questions profondes sur ce qui ils sont, ce qu’ils veulent devenir et quelle place ils occupent dans le monde. Ce questionnement, s’il est influencé par nombreux facteurs dont bien évidemment la famille, la culture, les amis, les expériences personnelles et l’environnement social, il est aussi impacté de façon incontournable par l’histoire du pays. Plus cette histoire est lointaine dans le temps, plus elle est motif de fierté et de sérénité.
Dans ce monde en constante évolution, où les réseaux sociaux et les pressions de tous genres jouent un rôle conséquent, cette quête d’identité peut être complexe et parfois source d’angoisse. Le désarroi peut aiguillonner vers un réconfort d'ailleurs. Certains peuvent aller jusqu’à penser remonter un temps imaginaire et se construire un monde romanesque, édulcoré par des idéologues servant des causes évidemment invraisemblables.
L’investissement dans un musée d’archéologie aussi important est donc venu à temps combler un déficit culturel extrêmement sérieux, réunissant en un lieu accueillant, de dimension respectable, des tas de preuves de la richesse de l’histoire du Maroc.
Les historiens eux, devraient se saisir de la question identitaire pour justement pallier les insuffisances et éliminer les biais; Certains s’y sont déjà mis ardemment de façon individuelle et militante. Il faut cependant impérativement que les institutions se saisissent vigoureusement de la question. L’Education Nationale en premier, se doit de prendre la mesure de l’importance de la révision des cursus et contenus des cours d’histoire enseignés dans nos écoles; sans omettre de former un nombre conséquent de spécialistes pour améliorer la recherche dans un domaine aussi cardinal.
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La richesse archéologique incommensurable du Maroc et la réécriture de l'histoire...
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